club des Jacobins (1789-1799)
Club révolutionnaire.
1. Le Club breton
Formé à Versailles en mai 1789 par des Constituants bretons (→ Lanjuinais, Le Chapelier), auxquels s'adjoignirent des députés d'autres provinces et des hommes politiques en vue (→ duc d'Aiguillon, Pétion, l'abbé Grégoire, Robespierre, Sieyès, Barnave et les Lameth), le Club breton, venu à Paris avec l'Assemblée, s'installe, sous le nom de « Société des amis de la Constitution », au réfectoire du couvent dominicain de la rue Saint-Honoré, d'où le nom de « club des Jacobins » qui lui est donné par dérision par les royalistes.
Ouvert à toute personne payant une cotisation et parrainée, le club manifeste d'abord un caractère modéré ; il fonde des filiales en province (il en comptera plus de 400 en 1792) et influe grandement sur l'opinion.
Après Varennes, la majorité s'en détache (Barnave, La Fayette, Le Chapelier, Sieyès, etc.) pour former le club des Feuillants (juillet 1791), et le club des Jacobins, après une épuration, devient plus démocratique avec Robespierre et Pétion. Les Girondins, qui y sont inscrits pendant la Législative, s'en retirent à l'automne 1792.
2. Sous la houlette de Robespierre
Le club est désormais l'organe directeur de la Montagne (→ Montagnards), qui y prépare les séances de la Convention. Robespierre en est le prophète et le maître. Au moment où la France est menacée de toutes parts, les Jacobins unissent la moyenne et la petite bourgeoisie, les sans-culottes ainsi que la bourgeoisie et la paysannerie révolutionnaires. Dans le domaine social, ils poussent le gouvernement révolutionnaire à intervenir sur les salaires, sur les prix, sur la distribution des biens nationaux et contre la concentration des terres entre les mains de quelques-uns. Mais l'apparition des contradictions politiques et surtout sociales entre la bourgeoisie jacobine et les sans-culottes conduira au 9 Thermidor (27 juillet 1794) et à la fermeture du club.
3. Disparition
Le club des Jacobins est reconstitué au début du Directoire par Lebois et Gracchus Babeuf sous le titre de « Société des amis de la République » ou club du Panthéon (siégeant dans le couvent des génovéfains) [1795]. Ses menées subversives le font dissoudre (28 février 1796). Reformé sous le titre de « Société des amis de la Liberté et de l'Égalité » ou club du Manège, par Prieur de la Marne, Bouchotte, Le Peletier (juillet 1799), il est fermé le 13 août 1799. Certaines filiales de province se maintiendront jusqu'en l'an VIII.
Pour en savoir plus, voir l'article Révolution française.