Helmut Schmidt
Homme politique allemand (Hambourg 1918-Hambourg 2015).
1. L’ascension politique
Engagé au SPD depuis 1946, il est élu député en 1953 et débute sa carrière politique dans le gouvernement de Hambourg où il s’illustre notamment comme ministre de l’Intérieur en organisant les secours lors des inondations catastrophiques de 1962. Président du groupe social-démocrate au Bundestag lors de la première « grande coalition » formée en 1966, il devient ministre de la Défense en 1969, puis des Finances (1972) dans les deux gouvernements de coalition social-libérale de Willy Brandt auquel il succède en 1974 quand celui-ci doit démissionner à la suite de l’affaire Günter Guillaume.
2. Un chancelier pragmatique
Porté à la tête de la RFA dans un contexte de crise économique, il adapte sa politique à ces nouvelles contraintes tout en parachevant les réformes de son prédécesseur (cogestion) toujours en alliance avec les libéraux du FDP. Face au terrorisme de la Fraction armée rouge qui culmine en 1977 avec l’assassinat de Hans Martin Schleyer, président du patronat allemand, il adopte une position intransigeante.
3. L’engagement européen et atlantiste
S’il poursuit l’Ostpolitik de W. Brandt, H. Schmidt s’engage dans cette voie avec davantage de méfiance et s’attache surtout à resserrer l’amitié franco-allemande avec Valéry Giscard d’Estaing et à renforcer l’intégration européenne.
Un même pragmatisme inspire sa politique à l’égard de l’URSS : Helmut Schmidt est ainsi le principal initiateur de la décision de l'OTAN, en 1979, de stationner des missiles nucléaires américains (Pershing) en Europe pour répondre au déploiement des SS-20 par l'Union soviétique. Il s’attire ainsi les critiques du mouvement pacifiste qui se développe alors en Allemagne et de l’aile gauche du SPD.
Mais c’est l’infléchissement des orientations économiques et sociales exigé par les Libéraux qui entraîne la rupture entre le SPD et le FDP et la chute du chancelier à la suite de l’adoption d’une motion de défiance constructive, en octobre 1982.
Après avoir quitté le pouvoir, resté très populaire, H. Schmidt se distingue par ses interventions dans le débat public et ses éditoriaux dans le journal Die Zeit.
Pour en savoir plus, voir les articles Allemagne : vie politique depuis 1949, guerre froide.