Emmanuel, marquis de Grouchy
Maréchal et pair de France (Paris 1766-Saint-Étienne 1847).
1. Une carrière honorable
Sous-lieutenant des gardes du corps de Louis XVI (1786), partisan de la Révolution, il sert aux armées du Centre puis des Alpes et est nommé maréchal de camp en 1792. Il combat en Vendée en 1793. Exclu de l'armée comme noble en octobre 1793, il est réintégré en 1794, puis nommé général de division en 1795. Chef d'état-major de Hoche à l'armée de l'Ouest (1795-1796), commandant en second de l'expédition d'Irlande (1796-1797), chef d'état-major de Moreau en Italie (1799), il y est blessé et fait prisonnier.
Rentré en France, après avoir servi à l'armée d'Allemagne, il est nommé inspecteur de cavalerie (1801). À la Grande Armée, il participe aux campagnes d'Autriche (1805), de Prusse et de Pologne (1806-1807) et est blessé à Eylau. En 1808, il commande la cavalerie de l'armée d'Espagne et est nommé gouverneur de Madrid. En 1809, après les victoires de Raab (→ Györ) et de Wagram, il est nommé colonel général des chasseurs. À la tête d'un corps de réserve de cavalerie lors de la campagne de Russie (1812), il commande pendant la retraite « l'escadron sacré ». Il dirige la cavalerie de la Grande Armée au cours de la campagne de France (1814). Pendant les Cent-Jours, à la tête des opérations contre les royalistes du Midi, il fait prisonnier le duc d'Angoulême.
2. Le désastre du 18 juin 1815
Maréchal de France, chargé par Napoléon au lendemain de Ligny (16 juin 1815) de poursuivre Blücher afin d'empêcher sa jonction avec Wellington, il échoue dans sa mission, mais réussit à ramener sous les murs de Paris son corps d'armée intact (33 000 hommes).
Proscrit par la seconde Restauration (1815), il se réfugie à Philadelphie. Amnistié en 1819, il rentre en France en 1820, retrouve sa dignité de maréchal en 1831 et est élevé à la pairie en 1832.
Pour en savoir plus, voir l'article Napoléon Ier