Emmanuel de Martonne
Géographe français (Chabris 1873-Sceaux 1955).
Après avoir suivi les enseignements de Paul Vidal de la Blache, il soutient une thèse de géographie en lettres (sur la Valachie) en 1902 et une autre en sciences (sur les Alpes de Transylvanie, au sud des Carpates) en 1907. Il enseigne à l'Université de Rennes en 1899, puis à Lyon en 1905, et enfin à la Sorbonne à partir de 1909. La même année, il fait paraître un Traité de géographie physique qui connaît un grand succès (il rédige aussi un Abrégé) et consacre son autorité ; ce traité est le manuel de base en géographie physique durant plusieurs décennies. De Martonne s'intéresse particulièrement à la climatologie (il fonde un indice d'aridité qui porte son nom) et à la géomorphologie (érosion glaciaire, rôle des climats dans le façonnement des formes). Ses interprétations sur la morphologie du relief des Alpes ont donné lieu à de vives controverses avec Raoul Blanchard, professeur à l'Université de Grenoble. Il participe à la Géographie universelle dirigée par Paul Vidal de la Blache et Lucien Gallois en rédigeant les deux volumes sur l'Europe centrale (1930 et 1931) et celui sur La France physique (1942).
Emmanuel de Martonne est également un organisateur de la géographie à l'échelle nationale et internationale. Il fonde les laboratoires de géographie de Rennes, Lyon puis Paris ; il devient directeur de ce dernier en 1927. Il crée en 1920 l'Association de géographes français. Co-directeur des Annales de géographie à partir de 1920, il crée, la même année, l'Association de géographes français. Dans les années 1930, il dirige la publication de l'Atlas de France. En 1943, il obtient du gouvernement de Vichy la création d'une licence et d'une agrégation de géographie. Organisateur du Congrès international de géographie à Paris (1931), il devient ensuite secrétaire puis président de l'Union géographique internationale jusqu'en 1949. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1942.