Raoul Blanchard
Géographe français (Orléans 1877-Paris 1965).
Après avoir découvert la géographie professée par Vidal de la Blache, il rédige une thèse sur la Flandre (1906), qui est une des premières monographies régionales de l'école française de géographie. Professeur à l'université de Grenoble de 1906 à 1948, il y fonde l'Institut de géographie alpine (1908), qu'il dirige jusqu'à sa retraite (1948), ainsi que la Revue de géographie alpine. Il attire vers la géographie de nombreux étudiants qui forment avec lui « l'école de Grenoble », par opposition avec « l'école de Paris » représentée par De Martonne. Sa monographie sur Grenoble (1911) est au point de départ de la géographie urbaine. Il enseigna également aux États-Unis, à Harvard, entre 1922 et 1936, et au Canada, à Montréal, à partir de 1929.
Ses publications, très nombreuses, portent sur l'Amérique du Nord (notamment le Québec), sur les questions de géographie urbaine (Grenoble, Annecy…) et surtout sur les Alpes : il rédige notamment un ouvrage monumental sur les Alpes occidentales (12 volumes, 1938-1956). Ce géographe de terrain, qui a visité tous les villages des Alpes, choisit les termes encore utilisés aujourd'hui pour caractériser les différentes parties du massif (Préalpes…) et met en évidence l'opposition entre les Alpes du Nord et du Sud. Il parcourt également le Québec, écrivant 5 volumes sur le Canada français (1935-1952). Il avait auparavant collaboré à la Géographie universelle dirigée par Paul Vidal de la Blache et Lucien Gallois avec un ouvrage sur l'Asie occidentale (1929). Il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques (1958). Il est lauréat de la médaille d'or du Centre national de la recherche scientifique (C.N.R.S.) en 1960. Il rédige ensuite ses souvenirs jusqu'en 1918 (Ma jeunesse sous l'aile de Péguy, 1961 ; Je découvre l'Université, 1963).
En 1970, son nom a été donné au point culminant des Laurentides (Canada).