Cristina Fernández de Kirchner
Femme politique argentine (La Plata 1953).
1. Le fief familial
Militante du parti justicialiste, avocate, elle commence sa carrière – tout comme son époux Néstor Kirchner, au parcours parallèle – dans la province de Santa Cruz, qui devient le fief électoral de ce couple politique atypique. Elle y est tout d’abord élue à la Chambre des députés (1989-1995) alors que son mari en est le gouverneur (1991-2003) puis la représente comme sénatrice nationale (1995-1997 et 2001-2005) et députée nationale (1997-2001) avant d’être réélue de nouveau au Sénat, cette fois pour la province de Buenos Aires (2005-2007).
2. L’accession à la présidence et la naissance du « kirchnérisme »
Élue dès le premier tour à la présidence de la République de l'Argentine en 2007, avec 45 % des voix, elle succède à son mari qui ne s’est pas représenté pour lui céder la place. Forte d’une majorité au Congrès, elle entend poursuivre la politique de centre gauche de ce dernier. Mais son projet d’augmentation et d’indexation sur les cours mondiaux des taxes sur les exportations de céréales et d’oléagineux – notamment de soja – rencontre l’opposition irréductible du campo, le secteur agricole organisé par de puissants syndicats et corporations.
Après un dur conflit entre mars et juillet 2008, la mesure fiscale est finalement rejetée par le Sénat, une défaite qu’elle entérine sans rien regretter de sa fermeté mais un revers qui se confirme aux élections partielles de juin 2009, à l’issue desquelles le camp présidentiel (parti justicialiste pro-gouvernemental et ses alliés) perd la majorité à la Chambre des députés.
3. Le second mandat (2011-2015)
Après le décès de son mari (octobre 2010) – qui suscite dans le pays un mouvement général de sympathie –, elle s’impose au sein du camp présidentiel et triomphe aux élections d’octobre 2011 en l’emportant dès le premier tour avec près de 54 % des suffrages, tandis que ses partisans retrouvent la majorité au Congrès.
Très contestée par une partie de la société argentine pour sa politique qualifiée de « populiste », elle conserve une popularité importante – malgré la détérioration de la situation économique du pays et les soupçons de corruption pesant sur son entourage –, alors qu’elle laisse la présidence à l’un de ses principaux adversaires, le libéral Mauricio Macri, en décembre 2015.
4. Le retour dans la vie politique
Visée par plusieurs enquêtes judiciaires et mise en cause dans une retentissante affaire de corruption impliquant des entreprises de travaux publics et les cercles dirigeants durant les années 2003-2015, elle est cependant réélue sénatrice (de Buenos Aires) en 2017 et retrouve un rôle de premier plan, au poste de vice-présidente, avec la victoire d’Alberto Fernández à l’élection présidentielle d’octobre 2019.
Pour en savoir plus, voir l'article Argentine.