Condoleezza Rice
Universitaire et femme politique américaine (Birmingham, Alabama, 1954).
Fille unique d'une mère pianiste (d'où son prénom, venu de la notation « con dolcezza », qui signifie avec douceur, en marge des partitions de musique) et d'un père conseiller pédagogique d'éducation par ailleurs pasteur presbytérien, née et élevée à Birmingham, au cœur de l'Alabama ségrégationniste, ce qui lui vaut de perdre une camarade d'école plus âgée dans l'attentat perpétré contre l'église noire de la 16e rue du 15 septembre 1963, elle reprend à son compte dès son plus jeune âge les ambitions d'ascension de cette famille issue du métayage et représentative de la bourgeoisie africaine-américaine du Sud.
En 1967, après un déménagement dans le Colorado, et de brillantes études de musique à l'Aspen Music Festival & School, elle entre, à peine âgée de seize ans, à l'Université de Denver pour suivre un cursus de sciences politiques, sous la houlette du professeur Josef Korbel, père de Madeleine Albright, et par ailleurs grande figure académique de l'école réaliste de relations internationales.
Elle poursuit sa formation à l'Université de Notre Dame, puis, en 1977, tandis qu'elle fait ses premières armes au Département d'État, rédige une thèse sur la politique civile et militaire de la Tchécoslovaquie contemporaine. Recrutée par la prestigieuse Université de Stanford en 1981, elle enseigne les sciences politiques. De plus en plus réservée à propos du bilan diplomatique du président Jimmy Carter, elle se rallie aux républicains à partir de 1982, mais fait partie de l'équipe qui soutient le prétendant à la nomination démocrate Gary Hart en 1984.
Devenue la protégée du général Brent Scowcroft, conseiller à la Sécurité nationale du président George H. W. Bush à partir de 1989, elle s'occupe du suivi des questions relatives au bloc de l'Est, alors en voie de désagrégation, et milite non sans succès pour le soutien américain à la réunification allemande. De retour à Stanford en 1991, elle devient professeur à plein titre, puis de 1993 à 1999, doyen en charge de la gestion de l'université. Dans le même temps, elle développe des activités de conseil et entre au conseil d'administration de grandes compagnies (notamment pétrolières).
Après avoir initié George W. Bush aux relations internationales, en 2000, elle participe à la campagne présidentielle du candidat républicain, puis, après l'accession de ce dernier à la Maison-Blanche, devient sa conseillère à la Sécurité nationale. Elle est la première femme à occuper ce poste d'influence, et, après Colin Powell (sous Ronald Reagan, de 1987 à 1989), la seconde représentante de la communauté africaine-américaine. Son action en faveur de la guerre en Iraq et l'appui qu'elle donne à l'emploi de méthodes musclées dans la lutte contre le terrorisme expliquent le surnom de « princesse guerrière » qui lui est dès lors associé.
En 2005, elle est nommée Secrétaire d'État en remplacement de C. Powell, et juste avant lui, de M. Albright (sous Bill Clinton). Favorable à une diplomatie transformationnelle, en particulier au Moyen-Orient où malgré les démentis apportés par la réalité, l'Administration entend toujours diffuser la démocratie, elle s'emploie également à aplanir les différends transatlantiques qui se sont multipliés lors du premier mandat du président. Un temps pressentie pour figurer sur le ticket républicain emmené par John McCain en 2008, elle regagne le campus de Stanford.
Pour en savoir plus, voir l'article États-Unis : vie politique depuis 1945.