George Walker Bush
Homme d'État américain (New Haven, Connecticut, 1946), fils du président George Herbert Walker Bush.
Républicain, il est gouverneur du Texas de 1995 à 2001. Élu 43e président des États-Unis en novembre 2000, à l'issue d'un scrutin serré et contesté (47,9 % des voix contre, 48,4 % pour son adversaire démocrate Albert Gore et des soupçons de manipulation des suffrages en Floride qui donnent lieu dans cet État clé à un recomptage des bulletins de vote interrompu sur arrêt de la Cour suprême en décembre), il entre en fonctions en janvier 2001.
Dès son investiture, George Walker Bush, qui plaide en faveur d'une « présidence modeste », s'assigne néanmoins de grands objectifs : une réduction massive des impôts pour redynamiser la consommation et faire face au retournement de conjoncture, la modernisation et le développement des capacités militaires américaines et, afin de parer à une pénurie imminente, l'augmentation et la diversification des importations américaines de pétrole.
Après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, aux yeux de la population, celui est est d'abord apparu comme un « président accidentel », acquiert la stature conférée à sa fonction : il amorce un virage radical dans sa politique intérieure et extérieure, qu'il oriente vers une plus grande fermeté, et déclare la guerre contre le terrorisme. Mettant en œuvre cette politique, il lance, dès octobre 2001, l'opération « Liberté immuable » en Afghanistan, où le régime des talibans – accusé de soutenir le réseau islamiste al-Qaida et de protéger Oussama Ben Laden –, est renversé.
En janvier 2002, il déclare que l'Iraq fait partie, avec l'Iran et la Corée du Nord, d'un « axe du Mal armé pour menacer la paix du monde ». En mars 2003 – alléguant que l'Iraq possède toujours des armes de destruction massive et que Saddam Husayn entretient des liens avec des organisations terroristes – il déclenche, avec l'appui de Tony Blair, l'opération « Liberté de l'Iraq », sans avoir obtenu l'aval de l'ONU.
C'est fort de la victoire sur le régime baassiste – qui tombe au bout de quelques semaines – et malgré l'enlisement des troupes alliées sur place (la perte de plus d'un millier d'hommes) ainsi qu'un bilan en termes d'emplois toujours négatif, que G. W. Bush se présente à nouveau en novembre 2004 devant les électeurs, qui le préfèrent au démocrate John F. Kerry (51 % des voix et 286 mandats de grands électeurs, contre 48 % et 252). Conforté par cette victoire, le président reconduit entend dès lors dépenser le « capital politique » acquis notamment en maintenant la présence américaine en Iraq, en étendant la lutte contre le terrorisme au combat contre la tyrannie dans le monde et, sur le front intérieur, en privatisant le système de sécurité sociale et en pérennisant les baisses d'impôts. Il escompte ainsi asseoir durablement dans son pays les bases de la révolution conservatrice et de la domination de son parti jetées par le président Reagan.
Mais ce vaste programme national et international reste très largement lettre morte, l'année 2005 faisant retomber rapidement les projets et espoirs de recomposition politique : la réforme des retraites se heurte à l'opposition de l'opinion publique, cependant qu'une série de scandales frappe des ténors d'un parti républicain par ailleurs déchiré entre conservateurs durs et modérés ; l'implication de la vice-présidence dans l'affaire Wilson-Plame ou les révélations sur les écoutes téléphoniques de la NSA secouent un exécutif désormais suspecté d'abus de pouvoir, et l'enlisement en Iraq – ajouté au défaut de leadership lors du déferlement du cyclone Katrina en Louisiane – font encore chuter la cote de popularité de G. W. Bush.
Au plus bas dans les sondages, il ne parvient pas à éviter à son parti, déconsidéré par de nouvelles affaires, de perdre la majorité dans les deux chambres du Congrès lors de la consultation des midterm de novembre 2006. Mais ce qu'il qualifie de « raclée » électorale ne l'amène guère à composer avec les démocrates ni à suivre les recommandations de la commission indépendante sur l'Iraq, qui préconise le désengagement américain et une approche multipolaire des questions qui agitent le Moyen-Orient.
En outre, tandis que la situation militaire se détériore sur le front afghan, l'éclatement de bulle financière dès l'été 2007 se mue un an plus tard en panique financière, crise de la dérégulation et grave récession. Décrédibilisé sur les principaux plans de sa politique, le président termine son mandat dans un surcroît d'impopularité. Traduit dans les urnes, le désavœu se fait cinglant en novembre 2008 lorsque les électeurs, se prononçant très nettement pour le changement, donnent au démocrate Barack Obama les clés de la Maison-Blanche et les moyens politiques de réformer le pays.
Pour en savoir plus, voir l'article États-Unis : vie politique depuis 1945.