Claude Louis Hector, duc de Villars
Maréchal de France (Moulins 1653-Turin 1734).
1. Le vainqueur de Denain
Après des études à Juilly, il participe à la guerre de Hollande : cornette de chevau-légers (1672), puis colonel (1674), il enlève une tranchée à Maastricht (1672) et est blessé à Seneffe (1674).
Envoyé en mission à Vienne par Louis XIV (1683), il détache de l'alliance autrichienne l'Électeur de Bavière, Maximilien II. Commissaire général de la cavalerie (1688), maréchal de camp (1690), lieutenant général (1693), ambassadeur à Vienne (1698), il s'illustre lors de la guerre de la Succession d'Espagne. Le 14 octobre 1702, à Friedlingen, il remporte sur les Impériaux une victoire après laquelle ses soldats le proclament maréchal de France, nomination que le roi ratifie (20 octobre). Le 20 septembre 1703, il défait à Höchstädt l'armée des cercles germaniques ; mais, en désaccord avec l'Électeur de Bavière qui l'empêche de marcher sur Vienne, il demande son rappel.
Chargé de réprimer la révolte des camisards, il obtient la soumission de Jean Cavalier (1704).
Créé duc en 1705, il lutte contre les Impériaux sur le Rhin (1705-1707) et contre le duc de Savoie en Piémont (1708) puis reçoit le commandement de l'armée du Nord après la capitulation de Lille (décembre 1708). À Malplaquet (11 septembre 1709), où il est grièvement blessé, il inflige de si lourdes pertes au Prince Eugène et au duc de Marlborough que ceux-ci ne peuvent exploiter leur victoire et doivent se replier vers le nord. Le roi le nomme alors pair de France (1710), gouverneur de Metz (1710) puis de Provence (1712), et lui confie ses dernières troupes lorsque Landrecies est assiégée par le Prince Eugène (1712) : le 24 juillet 1712, Villars remporte sur ce dernier la victoire de Denain, qui facilite les négociations du traité d'Utrecht (1713). Après s'être emparé de Landau et de Fribourg-en-Brisgau (20 août et 31 octobre. 1713), il négocie avec le Prince Eugène le traité de Rastatt (1714).
2. L'homme d'État
Nommé grand d'Espagne (1714) et, sous la Régence, président du Conseil de la guerre (1715), conseiller au Conseil de régence (1718) et ministre d'État (1723), il soutient la politique de rapprochement avec l'Espagne et pousse Fleury à intervenir dans la guerre de la Succession de Pologne. En 1733, Louis XV l'élève à la dignité de maréchal général de France. Envoyé en Italie pour y soutenir le roi de Sardaigne (1733), il y meurt en 1734. (Acad. fr., 1714.)
Pour en savoir plus, voir les articles guerre de la Succession d'Espagne, guerre de la Succession de Pologne.