guerre de Hollande
Conflit qui opposa de 1672 à 1679 la France aux Provinces-Unies, puis à une coalition de puissances européennes.
Destinée à abaisser les Provinces-Unies, première puissance économique européenne contre laquelle Colbert mène une lutte de tarifs douaniers (1664, 1667), cette guerre, entreprise par Louis XIV, est aussi une expédition punitive contre les Hollandais, instigateurs de la Triple-Alliance (1668) pendant la guerre de Dévolution. Une campagne diplomatique (1669-1672) menée par Hugues de Lionne isole les Provinces-Unies et assure à Louis XIV l'alliance de Charles II d'Angleterre (traité de Douvres, 1670), de la Suède, de l'Électeur de Cologne et de l'évêque de Münster, ainsi que la neutralité de l'empereur et de plusieurs princes allemands.
La guerre est déclarée par l'Angleterre le 28 mars 1672, puis par la France le 6 avril. Louis XIV et l'armée française, commandée par Condé et Turenne, franchissent le Rhin au sud d'Arnhem (12 juin), puis s'emparent d'Utrecht (20 juin). Mais l'ouverture des digues par les Hollandais, en inondant la Hollande, arrête les progrès des Français. Sur les conseils de Louvois, Louis XIV rejette les offres de paix faites par les états généraux (29 juin) et montre des exigences inacceptables.
L'invasion française provoque dans le pays un sursaut national : rendus responsables du désastre, Jean et Cornelis de Witt sont assassinés, tandis que Guillaume d'Orange est nommé stathouder des Provinces-Unies (juillet-août 1672). Après la prise de Maastricht par les Français (juin 1673), Guillaume suscite contre Louis XIV une puissante coalition européenne, qui réunit autour de lui l'Empire, l'Espagne et le duc de Lorraine (traités de La Haye, 30 août), puis le Danemark (1674).
La défense des frontières françaises sera conduite sur trois fronts : en Franche-Comté, qui est conquise en mai-juin 1674 ; aux Pays-Bas espagnols, où Condé remporte la victoire de Seneffe (août 1674) et où plusieurs places (dont Saint-Omer, Cambrai, Valenciennes) sont conquises (1675-1678) ; et en Alsace, où Turenne bat les impériaux à Turckheim (janvier 1675).
Las et divisés, les coalisés signent la paix (→ traités de Nimègue et de Saint-Germain-en-Laye, 1678-1679) ; Louis XIV renonce aux Provinces-Unies et au tarif douanier de 1667, mais consolide la frontière du nord et de l'est de la France.
Pour en savoir plus, voir l'article Louis XIV.