révolte des camisards
La révolte des camisards est une conséquence de la révocation de l'édit de Nantes (1685), qui a provoqué les exactions de l'intendant du Languedoc Nicolas de Lamoignon de Bâville. S'attaquant d'abord aux prédicants comme Claude Brousson, mis à mort en 1697, Bâville persécute ensuite les « prophètes ». L'un de ceux-ci, Abraham Mazel, et sa troupe vont faire éclater la révolte, le 24 juillet 1702, en mettant à mort un prêtre tortionnaire, l'abbé du Chayla.
La révolte se développe très vite, les paysans s'organisant militairement et élisant parmi eux d'excellents chefs, notamment Pierre Laporte dit Roland et Jean Cavalier. Ils tiennent en échec les meilleures troupes de Louis XIV, qui, en pleine guerre de la Succession d'Espagne, doit détacher contre eux le maréchal de Villars et 10 000 hommes.
La guerre des Cévennes est atroce : aux déportations, « brûlements » et tortures de la soldatesque répondent les terribles représailles des camisards. Le régiment de la Marine ayant été taillé en pièces à Martignargues (1704), Villars et Bâville négocient. Cavalier se soumet et se retire à l'étranger. Les camisards suivent alors Roland, qui est tué ; l'insurrection semble s'éteindre lorsque les intrigues anglaises et genevoises la rallument (1705). En 1709, Mazel tente de soulever le Vivarais ; trahi, il est exécuté (1710) ; c'est la fin des camisards, dont le souvenir se perpétue dans les synodes du désert.