Pan

Pan.
Pan.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Dieu devin, protecteur des bergers et des troupeaux.

Le Crétois Thérimaque a suspendu aux rochers de l'Arcadie ces javelots de chasse en l'honneur de Pan. Ô toi qui règnes sur les forêts du Lycée, en retour de cette offrande, dirige dans les combats la main et les flèches de Thérimaque, viens-lui en aide dans les vallées avec ton bras puissant, livre-lui les prémices de la chasse, les prémices aussi des ennemis.

Avec son corps velu et sa barbe, avec ses cornes et ses sabots fendus, Pan, créature à la vue perçante, mi-homme, mi-bouc, inspire une peur « panique » à qui l'aperçoit tout d'un coup, bondissant d'un rocher à l'autre, ou surgissant d'une des multiples grottes du Ménale, en Arcadie. À midi, dans les collines, mieux vaut ne pas faire de bruit, car c'est l'heure où il se repose, et c'est un être très irascible.

S'il est communément admis que Pan naît sur le mont Lycée, il n'en va pas de même sur l'identification de ses parents. Selon les auteurs, il est l'enfant

d'Hermès et de la nymphe Dryops ;

de Pénélope et d'Ulysse (à la vue de l'enfant, Ulysse aurait décampé) ;

d'Apollon et de Pénélope ;

d'Hermès et de Pénélope séduite par le dieu changé en bouc tandis qu'elle retourne chez ses parents ;

de Pénélope et de l'ensemble des prétendants (cent vingt-neuf !) ;

de Zeus et de Callisto ;

de Zeus et d'Hybris-Thymbris-Thymbréos ;

du chevrier Crathis et d'une chèvre.

Voir aussi : Crathis

Lorsque Dryops voit quel être ithyphallique et repoussant elle met au monde, elle n'a qu'une hâte, l'abandonner. Hermès recueille l'enfant et le porte sur l'Olympe ; sa vue suscite l'hilarité de tous les dieux (pan, en grec, signifie « tout »).

Pan rend des oracles avec, comme prophétesse, la nymphe Érato, la femme d'Arcas. Pour cette raison Pan Libérateur est vénéré par les habitants de Trézène : ses prédictions leur permettent d'enrayer une peste terrible (429 av. J.-C.). Cette peste touche également Phigalie et Cléones, mais a été peut-être moins dévastatrice que ne le dit la légende.

C'est lui qui enseigne à Apollon la divination.

Antigonos Gonatas, roi de Macédoine (276-239 av. J.-C.), voue un culte particulier à Pan, grâce auquel il a pu vaincre les Galates ; les monnaies sont frappées à l'effigie du dieu.

Durant l'affrontement qui opposent Perses et Athéniens, ces derniers dépêchent leur héraut, Philippidès, à Sparte, afin d'obtenir l'aide des Lacédémoniens. Près du mont Parthénion, Philippidès voit apparaître Pan. Le dieu, qui l'a appelé par son nom, demande au messager pourquoi les Athéniens se montrent si négligents à son égard, alors que lui se montre plutôt bienveillant. Philippidès rapporte ensuite sa vision aux Athéniens. Ainsi est édifié un sanctuaire de Pan au pied de l'Acropole et, chaque année, des sacrifices lui sont offerts. Avant la bataille de Platées, l'oracle de Delphes enjoint aux Athéniens d'invoquer le dieu Pan.

Les amours

Si Pan est aussi la divinité de la fécondité et de la puissance sexuelle, il ne semble tirer guère avantage de ses fonctions et il est difficile d'être plus malheureux que lui en amour. La nymphe Syrinx préfère se changer en roseau plutôt que de céder à ses étreintes. Pan se console alors en fabriquant, le premier, avec la plante une flûte à sept tuyaux, instrument dont il est en quelque sorte le maître. Se croyant devenu musicien hors pair, il n'hésite à défier Apollon lui-même, prenant pour juge les nymphes et le roi Midas. Sa légende, ici, se confond alors avec celle de Marsyas.

Pan veut aimer Pitys, laquelle préfère se changer en pin plutôt que se laisser étreindre par cette odieuse créature.

Voir aussi : Marsyas, Pitys

Irrité d'être constamment repoussé par la nymphe Écho, Pan frappe de folie des bergers : ils taillent en pièces la malheureuse, puis répandent ses membres sur toute la Terre. D'Écho ne subsiste que la voix.

Voir aussi : Écho

Comprenant combien sa laideur fait son malheur, Pan doit la dissimuler pour séduire Séléné : c'est une toison plus blanche que l'ivoire qui, dans le fond d'un bois, lui vaut la victoire.

Culte et attributs

En Arcadie, au ive siècle av. J.-C., le culte de Pan a acquis une grande importance. Il est alors représenté comme un jeune homme, symbole de la civilisation. Ses attributs sont la syrinx (ou flûte à sept tuyaux), le bâton du berger, la couronne et le rameau de pin. Sa mort est annoncée par un Égyptien, Thamus.

Les Romains identifient Pan aux dieux Faunus et Silvain.

Voir aussi : Faunus, Silvain, Thamus

Pan.
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