Faunus

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Dieu protecteur de l'agriculture et des bergers.

Le domaine d'action de Faunus essentiellement rural : champs, bois, forêts, plaines, rivières, troupeaux, etc. ; il en assure la fertilité et la fécondité.

Les Romains tirent son nom de favere, « être favorable ». Il est l'une des plus anciennes divinités italiques, appelé « compagnon de Vénus » parce que les cultes des deux divinités sont souvent associés. Mais à l'origine, il est une divinité sauvage et farouche dont le pouvoir s'exerce sur les terres vierges de toute culture et civilisation, les champs cultivés étant le domaine de Silvain, divinité à laquelle il est parfois assimilé.

Voir aussi : Silvain

Faunus rend des oracles nocturnes ; Némésien parle des « faunes prophètes » (fauni uates) : le consultant, étendu sur une peau de brebis, est sujet à des hallucinations terrifiantes, les tympans frappés de voix sourdes et de bruits de la forêt. On célèbre les Faunalies en décembre, fêtes champêtres qui donnent lieu à des libations et des sacrifices. Dans une lettre adressée à Mécène, Horace se souvient d'avoir survécu à la chute d'un arbre, et il en remercie Faunus « protecteur des poètes chers à Mercure ».

Il est parfois appelé Faunus Lupercus parce qu'il a le pouvoir d'éloigner les loups des troupeaux. La fête des Lupercales, le 15 février, lui est consacrée. Une étrange procession a lieu autour du Palatin ; les femmes offrent leur corps aux fouets des Luperques, coups censés les préserver de la stérilité.

Voir aussi : Lupercales

Lorsque le culte de Pan est introduit en Italie, Faunus est identifié au dieu grec dont on lui prête les aspects : cornes et sabots de bouc. Par la suite apparaît le nom commun pluriel « faunes ». Ces demi-divinités (donc mortelles) sont représentées à l'image de Faunus, qu'elles assistent : moitié humaines et moitié chèvres. Démons champêtres et forestiers, les « faunes impudiques » sont bientôt assimilés aux satyres de la mythologie grecque.

Faunus est marié à Fauna qui reprend, au féminin, les attributs de son époux. Ils sont également connus sous les noms de Fatuus et Fatua, celle-ci sachant prédire l'avenir. On raconte que les faunes sont nés de leur union. Mais parfois considérée comme la fille de Faunus, Fauna est identifiée à Bona Dea.

Voir aussi : Bona Dea

Les Romains tiennent Faunus, troisième roi des Aborigènes (après Janus-Saturne, et Picus), également comme un héros divinisé, fils de Picus et de Canens, petit-fils de Saturne et père de Latinus, roi légendaire du Latium, qui enseigne à son peuple la culture de la terre et de l'élevage. C'est Faunus qui déconseille à Latinus de marier sa fille Lavinia à Turnus, et qui est donc à l'origine de la guerre entre Rutules et Troyens. Mais c'est également Faunus que Turnus invoque, en un moment crucial lors son combat contre Énée. Numa Pompilius surprend Picus et Faunus dans leur sommeil ; il les ligote et les contraint à lui révéler le moyen de faire descendre Jupiter sur terre ; Numa veut en effet connaître le rite pour conjurer la foudre.

En 196 av. J.-C., un temple lui est dédié dans l'île Tibérine par les édiles plébéiens.

Voir aussi : Évandre

Variante

Fils de Mercure, Faunus a coutume de sacrifier tous les étrangers à son père. Comme Héraclès aborde en son territoire, avec les bœufs de Géryon, et qu'il veut l'immoler, Faunus est lui-même tué.

Voir aussi : Busiris