Pixies

Groupe américain de rock alternatif formé en 1985 à Boston par Black Francis alias Frank Black (chant, guitares), Kim Deal (chant, guitares, basse), Joey Santiago (guitares) et David Lovering (batterie).

En rock, les légendes naissent on ne sait trop comment. Celle des Pixies est idéale et doit faire rêver nombre de groupes. Car ils se sont rencontrés via une petite annonce mentionnant simplement « Groupe genre Hüsker Dü /Peter, Paul & Mary cherche bassiste ». En quelques mois, les quatre lutins (traduction littérale de « Pixies ») vont révolutionner un rock alors étrangement plongé dans une léthargie sans fin. Signés sur le label anglais 4AD (réputé pour ses groupes « atmosphériques » genre Cocteau Twins ou Dead Can Dance), ils publient, en 1987, un mini-album, Come On Pilgrim, suivi, en 1988, d'un album entier, Surfer Rosa, qui intéresse déjà amateurs de sensations fortes et presse spécialisée.

Éclectiques. Entre surf-music façon Beach Boys, punk déjanté du cru Cramps et pop mythique à la Kinks, les ritournelles survoltées des Pixies ne se contentent pas de copier les gloires anciennes. Elles innovent, font du neuf avec du vieux, grandement mises en valeur par la personnalité un brin torturée du gnome en chef, Black Francis. Guitariste émérite, il propulse sa formation au zénith de la gloire, avec trois albums remarquables et remarqués pour leur justesse sonore et leur naïveté rock. Vaguement new wave, plutôt inclassables, Doolittle (1989), Bossanova (1990) et Trompe le monde (1991) concluent l'épopée Pixies, qui voit la bassiste Kim Deal partir former les Breeders et Black Francis continuer en solo.

Reformation. Une grosse décennie après une inexistance créative de Kim Deal (gravement cocaïnomane) et de Joey Santiago (tristement « en attente »…), alors même que Frank Black enregistre (en dix ans) neuf albums roots, rock, blues et, globalement, très inspirés, le dollar les rappelle à la …raison (?), et les Pixies, en 2004, se reforment sur scène. Évidemment, une compilation sur-vendue (et sans aucun inédit) accompagne le succès d'une tournée trop attendue, souvent décrite par les spécialistes autant que par les fans comme les performances de trop. Nostalgies et sets vite envoyés troublent les tout jeunes gens à qui l'on avait toujours asséné que « les Pixies, sur scène, ça tuait ! »… Des négociations internes (et pour le moment peu fructueuses) sont en cours depuis 2005, pour l'enregistrement d'une suite à Trompe le Monde. L'année 2009 marque le grand retour des Pixies qui se produisent en Europe, sans pour autant sortir de nouvel album.