paléochrétien
Se dit de l'art des premiers chrétiens. (Il s'étend au règne de Justinien en Orient, aux invasions barbares [jusqu'au vie s.] en Occident et à la conquête arabe en Syrie, en Égypte et en Afrique du Nord.)
La première phase, période d'élaboration, va des origines (fin du iie s.) à l'édit de Constantin (313) et la seconde, lorsque cet art se déploie au grand jour, de 313 à l'édit de Théodose. L'art paléochrétien des origines est surtout funéraire : peintures dans les catacombes et sculptures ornant les sarcophages. Les thèmes (Ancien et Nouveau Testament et divers symboles : ancres, croix, poissons) coexistent avec certains mythes païens (David, Orphée, etc.). Le décor de Doura-Europos dans la « Maison des chrétiens », détruit en 256, reste exceptionnel. Avec la « paix de l'Église » (313) apparaît une architecture chrétienne des salles de réunions, issue cependant de l'architecture profane (basilique civile). Elle prend des formes multiples suivant les traditions locales ainsi que chez les Coptes. Dans les églises, les éléments de décor les plus importants sont les parements de mosaïques (Aquilée, El-Asnam, Algérie). Les murs sont en général ornés de plinthes en marbre et de peintures ou de mosaïques dans les parties hautes (Ste-Marie-Majeure à Rome, églises de Ravenne ou d'Istanbul). Une sculpture architecturale spécifique s'affirme soit à l'extérieur (en Syrie), soit à l'intérieur : chapiteaux, chancels, autels. Le besoin accru d'objets de culte favorisa le développement des arts mineurs.