massacres de Septembre (1792)
Exécutions sommaires qui eurent lieu, dans les prisons de Paris et en province, du 2 au 6 septembre 1792.
L'invasion prussienne surexcite les Parisiens, qui jugent trop indulgent le tribunal criminel institué (17 août), sur la demande de la Commune, pour les suspects. Membre du comité de surveillance de la Commune, Marat fait afficher (1er septembre) des placards réclamant la justice directe par le peuple, afin de ne pas exposer les familles des patriotes partant pour les frontières aux intrigues des « traîtres ».
La nouvelle de l'investissement de Verdun (2 septembre) accroît la nervosité. Plusieurs sections, entraînées par celle du faubourg Poissonnière, exigent la mise à mort des suspects emprisonnés devant la carence du Conseil exécutif provisoire, les sectionnaires vont dans les prisons, où, après simulacre de jugement par un tribunal du peuple, présidé à la prison de l'Abbaye par Maillard, ils se livrent à des massacres qui durent cinq jours, à l'Abbaye, au couvent des Carmes, à Saint-Firmin, à la Conciergerie, à la Force, à la Tour-Saint-Bernard, au Châtelet, à la Salpêtrière, à Bicêtre, et qui s'étendent à la province. Il y aura plus de 1 100 victimes, dont un bon nombre de prêtres insermentés, d'aristocrates et de détenus de droit commun.
Première manifestation spontanée de la Terreur, ces massacres provoquent une profonde impression à l'étranger ; Danton et Marat en seront tenus pour responsables par la Gironde.
Pour en savoir plus, voir l'article Révolution française.