gène SRY
Le gène SRY est un gène « architecte » qui joue un rôle central dans la différenciation sexuelle chez l’embryon humain.
Découvert en 1985, séquencé et cloné en 1990, le gène SRY (Sex-determining Region on Y) est localisé sur le bras court du chromosome Y.
Le gène SRY ne s’exprime que dans les crêtes génitales de l’embryon âgé d’environ 7 semaines, pendant la courte phase de formation où l’appareil génital reste indifférencié sexuellement. La protéine de 204 acides aminés qu’il code vient se fixer sur l’ADN et lui imprime une courbure. Cette modification rapproche d’autres gènes les uns des autres et permet leur expression (→ génétique).
La présence du gène SRY induit l’évolution des crêtes génitales en testicules. Elle permet l’expression du gène SF1 qui active, dans les cellules de Sertoli, le gène de l’hormone antimüllérienne (AMH) qui induit la régression des canaux de Müller (ébauche des organes génitaux féminins internes) en coordination avec le gène SOX9. Ce même gène SF1 active, dans les cellules de Leydig, les enzymes de la synthèse de la testostérone, le maintien du canal de Wolff et son évolution en tractus génital masculin.
L’absence de gène SRY laisse les cellules des crêtes génitales évoluer en ovogonies, cellules génitales primordiales du sexe féminin. Cette absence permet l’expression des gènes DAX1 et Wnt4 qui inhibent la masculinisation.
Le phénotype « homme » ou « femme » se développe ensuite sous l’action des hormones fabriquées par ces premières gonades différenciées.
Une mutation qui inactive le gène SRY chez un embryon masculin XY conduit à une féminisation. À l’inverse, la très rare translocation du gène SRY chez un embryon XX conduit à une phénotype masculin malgré le caryotype féminin.