concile
(latin concilium, assemblée)
Assemblée d'évêques et de théologiens qui, en accord avec le pape, décide de questions de doctrine et de discipline ecclésiastique.
Les conciles œcuméniques (du grec oikoumenê gê, la « terre habitée ») sont les assemblées des évêques de l'Église catholique (en théorie, venant du monde entier), convoquées par les empereurs, puis par les papes. Ils traitent de questions de doctrine et s'attachent à définir l'orthodoxie, mais ils veillent aussi à la discipline ecclésiastique et à son respect. On compte 21 conciles œcuméniques. Les orthodoxes ne reconnaissent, quant à eux, que les sept premiers, auxquels ils ajoutent le synode de Constantinople de 692, dit « concile in Trullo ».
– Convoqué par Constantin le Grand, le premier concile de Nicée (325) condamne Arius, qui nie la divinité de Jésus-Christ ; il proclame que le Fils est consubstantiel au Père, rédige le « symbole de Nicée » et fixe la date commune pour célébrer Pâques.
– Convoqué par l'empereur Théodose Ier, le premier concile de Constantinople (381) condamne l'arianisme et reconnaît une prééminence d'honneur aux évêques de Rome et de Constantinople.
– Convoqué par Théodose II, le concile d'Éphèse (431) condamne Nestorius, qui nie que Marie puisse être appelée Mère de Dieu ; il affirme que Jésus est à la fois homme et Dieu.
– Convoqué par l'empereur Marcien, le concile de Chalcédoine (451) définit les deux natures, humaine et divine, dans l'unique personne du Christ, et condamne ceux qui professent le monophysisme.
– Convoqué par Justinien Ier, le deuxième concile de Constantinople (553) renouvelle la condamnation des monophysites ainsi que de l'origénisme.
– Convoqué par Constantin IV, le troisième concile de Constantinople (680-681) condamne le monothélisme.
– Convoqué par l'impératrice Irène, le deuxième concile de Nicée (787) condamne l'iconoclasme, autorise et conseille les représentations de Dieu, de la Vierge et des saints.
– Convoqué par l'empereur Basile Ier, le quatrième concile de Constantinople (869-870) fut plutôt un tribunal qui déposa le patriarche usurpateur Photios et rétablit Ignace sur le siège de Constantinople.
– Convoqué par le pape Calixte II, le premier concile du Latran (1123) approuve le concordat de Worms selon lequel les évêques sont nommés par le pape et non par l'empereur qui peut seulement les investir des biens matériels et des pouvoirs juridiques afférents.
– Concile réformateur convoqué par Innocent II, le deuxième concile du Latran (1139) condamne le trafic des biens sacrés (simonie), l'usure, et prêche aux clercs la continence.
– Convoqué par Alexandre III, le troisième concile du Latran (1179) condamne les vaudois et l'hérésie cathare professée par les albigeois.
– Convoqué par Innocent III, le quatrième concile du Latran (1215) réitère la condamnation des albigeois et fixe les obligations sacramentelles des fidèles.
– Le premier concile de Lyon (1245) est convoqué par Innocent IV contre l'empereur Frédéric II qui empiète sur les droits de l'Église en Italie.
– Convoqué par Grégoire X, le deuxième concile de Lyon (1274) tente un rapprochement avec l'Église grecque – l'union des Églises est provisoirement rétablie.
– Convoqué par Clément V, le concile de Vienne (1311-1312) condamne et supprime l'ordre des Templiers.
– Le concile de Constance (1414-1418) met fin au Grand Schisme d'Occident et proclame la supériorité du concile sur le pape. Il condamne Jan Hus.
– Réuni à cause de la décision du concile de Constance de tenir régulièrement un concile œcuménique, le concile de Florence (qui poursuit, de 1439 à 1443, les travaux des conciles de Bâle, puis de Ferrare) tente de nouveau un rapprochement avec l'Église grecque.
– Le concordat de Bologne entre le pape et la France est signé au cinquième concile du Latran (1512-1517), qui réforme en outre certaines institutions ecclésiastiques.
– Devant la crise suscitée par la Réforme, le concile de Trente (1545-1563) définit d'importants points de doctrine sur le péché originel, la justification, les sacrements, la messe, le culte des saints, la relation entre l'Écriture et la Tradition ; il fixe de nouvelles obligations pour les clercs : résidence des évêques et des curés, institution des séminaires.
– Le premier concile du Vatican (1869-1870) définit la position de l'Église sur la Révélation et la foi, contre le rationalisme ; il proclame l'infaillibilité pontificale (constitution Pastor aeternus). Interrompu par la prise de Rome, il est ajourné par Pie IX sine die et n'est officiellement clos qu'en 1962.
– Convoqué par Jean XXIII, le deuxième concile du Vatican (1962-1965) réunit plus de 2 000 évêques ; il est le premier concile œcuménique à ne pas prononcer de condamnation doctrinale ; il affirme la collégialité de l'épiscopat uni à l'évêque de Rome. Il promulgue 4 constitutions : le Mystère de l'Église, la Révélation, la Liturgie, le Dialogue avec le monde moderne, auxquelles s'ajoutent 9 décrets conciliaires visant la discipline et 3 déclarations sur la liberté religieuse, les non-chrétiens et l'éducation chrétienne. Pour continuer l'œuvre du concile, Paul VI institue, le 15 septembre 1967, le synode des évêques, qui se réunit tous les 3 ans et dont les membres sont les délégués élus des conférences épiscopales.