Louvre
Ancienne résidence royale, aujourd'hui musée national, à Paris.
Bâtie le long de la Seine par Philippe Auguste pour conforter l'enceinte de Paris à l'ouest, la forteresse n'est guère habitée que par Charles V, qui l'agrandit. François Ier la fait abattre et charge Pierre Lescot d'édifier un palais neuf (1546), amorce de la future cour Carrée. Le palais des Tuileries, plus à l'ouest, étant entrepris en 1564 par Philibert Delorme (pour Catherine de Médicis), on décide de relier les deux ensembles par la Petite Galerie (du bâtiment de Lescot à la Seine : 1566 ; à l'étage, galerie d'Apollon, aménagée par Louis II Le Vau et Charles Le Brun sous Louis XIV) et la longue galerie du Bord-de-l'Eau (1595-1610 ; à l'étage, Grande Galerie, réaménagée au début du xixe s., avec son éclairage zénithal, par Charles Percier et Pierre Fontaine). Le quadruplement de la cour Carrée est l'œuvre de Louis XIII et de Louis XIV (pavillon de l'Horloge de Jacques Lemercier ; grande façade vers l'est, dite « la Colonnade », attribuée à Claude Perrault). Laissé inachevé en 1678, le Louvre devient le siège des Académies et sert à loger des artistes officiels. Les travaux reprennent sous Louis XV et Louis XVI ; les constructions parisiennes qui serraient de très près le palais sont démolies, et l'on conçoit le projet d'un « Muséum central des arts », réalisé par la Convention (qui, d'autre part, établit le gouvernement aux Tuileries). De 1806 à 1814, Percier et Fontaine construisent la seconde jonction Louvre-Tuileries, du côté nord (rue de Rivoli), jusqu'au pavillon de Marsan (aujourd'hui musée des Arts décoratifs). Sous Napoléon III, enfin, Louis Tullius Joachim Visconti, puis Hector Martin Lefuel construisent les ailes intérieures encadrant la cour du Carrousel et reprennent la galerie du Bord-de-l'Eau (guichets du Carrousel, pavillon de Flore), en respectant l'esprit classique de l'ensemble. Après l'incendie de 1871, les Tuileries sont abattues (leurs points d'attache avec les ailes du Louvre, pavillon de Marsan au nord, pavillon de Flore au sud, étant reconstruits), ce qui a pour effet d'ouvrir les jardins du Louvre sur ceux des Tuileries.
Le « Muséum français », constitué avec les collections royales (François Ier, Louis XIV…), est inauguré le 10 août 1793. C'est l'ébauche du musée du Louvre, qui, sans cesse augmenté, comporte aujourd'hui sept départements : antiquités orientales (formé en 1847 [pour l'Assyrie] et 1881) ; antiquités égyptiennes (1826) ; antiquités grecques, étrusques et romaines (1800) ; peintures (toutes les écoles depuis le Moyen Âge) ; sculptures (issu du musée des Monuments français de 1796) ; objets d'art ; arts graphiques (ancien cabinet des Dessins) et, depuis 2000, dans le pavillon des Sessions, une sélection de chefs-d'œuvre d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques (préfiguration des collections du futur musée du quai Branly). Les collections de la seconde moitié du xixe s., depuis Courbet, sont regroupées au musée d'Orsay.
De nouveaux locaux, éclairés par une « pyramide » de verre et d'acier, ont été construits de 1986 à 1989 par l'architecte Pei sous la cour Napoléon. Le musée s'est encore agrandi en récupérant, en 1993, les espaces de l'aile Richelieu (précédemment occupée par le ministère des Finances).
L'ensemble, l'un des plus riches au monde, est complété par un laboratoire de recherches et un service de restauration (qui travaillent aussi pour les musées de province), par un service éducatif, par des services commerciaux, par l'École du Louvre et par l'École nationale du patrimoine, qui forment des historiens d'art et des conservateurs.