éclectisme
Tendance artistique fondée sur l'exploitation et la conciliation des styles du passé, particulièrement usuelle au xixe s., en Occident.
BEAUX-ARTS
À l'opposé de l'éclectisme des Carrache au xviie s., brillant académisme qui tente une synthèse de l'apport des différents maîtres de la Renaissance, l'éclectisme pictural du xixe s., défenseur des principes et du « métier » académiques, n'arrive guère à dépasser un laborieux démarquage de ses modèles des xvie-xviiie s. : peintres tels que Delaroche, Couture, Meissonier, Cabanel, Gérôme, Bouguereau, Baudry, que la fin du siècle baptisera « pompiers ». En architecture, l'éclectisme (et sa variante l'historicisme) prend un sens moins superficiel. Confrontés aux progrès techniques, à l'évolution des matériaux et des besoins sociaux, les architectes tentent d'allier les moyens modernes à des formes monumentales anciennes (gothiques, Renaissance, byzantines…) : ainsi Ch. Barry au Parlement de Londres, Eduard Van der Nüll et Theophil von Hansen à Vienne, H. H. Richardson aux États-Unis ; ainsi, à Paris, L. Ch. Boileau, qui utilise le fer pour évider l'espace intérieur aux magasins du Bon Marché, et surtout Ch. Garnier avec l'Opéra. Mais l'Art nouveau, puis le fonctionnalisme allaient apporter la preuve que l'architecture pouvait se dégager des motifs et des partis académiques.