Mississippi
État du sud des États-Unis, sur le golfe du Mexique, sur la rive gauche du fleuve du même nom.
- Superficie : 123 584 km2
- Population : 2 984 100 hab. (recensement de 2017)
- Capitale : Jackson
Le Mississippi est tout entier compris dans la plaine côtière du golfe du Mexique. La structure sédimentaire, inclinée du nord-est au sud-ouest, donne un relief de cuestas et de plaines monoclinales, dont la plus remarquable prolonge le Black Belt d’Alabama. Ces plaines et cuestas sont tranchées à l’ouest par la vallée alluviale du Mississippi, qu’elles dominent par un coteau vigoureux (Bluff Hills) ; entre le fleuve et le Yazoo, qui coule au pied de ce coteau, s’étend le Yazoo Basin, dans lequel la plaine fluviale atteint 70 km de largeur. Le climat, subtropical, se caractérise par des hivers doux (moyenne de 9 °C et minimum moyen de 3 °C à Jackson en janvier), des étés très humides et très chauds (moyenne de 28 °C et maximum de 34 °C en juillet) et des précipitations abondantes (1 300 mm à Jackson) en toute saison, avec un maximum d’hiver. À l’état naturel, la végétation est constituée de forêts de pins et de chênes, sauf dans certaines plaines comme le Black Belt, où domine la prairie à Bluestem (Andropogon), et la vallée du Mississippi, à associations ripariennes et à forêts de gommiers, de tupélos et de cyprès. Les sols formés sous prairie et sur les alluvions fluviales sont profonds et fertiles, tandis que les latosols podzoliques rouges et jaunes, de faible valeur agronomique, s’épuisent rapidement et sont sensibles à l’érosion.
HISTOIRE
D'abord colonie française, cédée aux Anglais en 1763, la région est américaine depuis 1795. Après scission de l'Alabama, le Mississippi est devenu un État de l'Union en 1817. Peuplé au début du xixe s., le Mississippi a été organisé selon le modèle classique du Deep South : une société de grands propriétaires, d’esclaves noirs, de Petits Blancs et une économie fondée sur la culture du coton.
L’agriculture reste l’activité dominante. La culture du coton a décliné, mais s’est modernisée (machines, engrais) ; elle atteint de hauts rendements dans la plaine fluviale. Comme dans les autres États du Sud, on se tourne vers l’élevage bovin (lait et viande) et l’aviculture ; on diversifie les cultures (avoine, maïs, soja, riz, fourrages, patate douce [demandée par les féculeries], oranges). Le surpeuplement a entraîné un exode considérable (291 000 exploitations en 1940 ; 93 000 en 1970) ; ce sont surtout les petits fermiers noirs qui ont émigré massivement, de sorte que les Blancs ont maintenant la majorité dans l’État ; en même temps, la superficie moyenne des fermes a doublé (de 45 à 90 ha). La forêt, qui couvre la moitié de l’État, alimente des scieries et fabriques de pâtes (Greenville, Biloxi, Laurel). Activité traditionnelle, la pêche est en pleine expansion : on rapporte huîtres naturelles et crevettes à Biloxi, crevettes et menhadens à Pascagoula (deuxième port de pêche américain pour le tonnage). La navigation à vapeur, pratiquée depuis 1817 sur le fleuve, a donné naissance à des ports (Greenville, Vicksburg, Natchez). Outre le travail du bois, l’industrie est surtout représentée par le textile et la confection. Dans le sud-ouest de l’État, on a découvert du gaz (près de 5 milliards de mètres cubes par an) ainsi que du pétrole (environ 10 Mt par an), qui alimente des raffineries. Une nouvelle ressource, le tourisme, ne concerne guère que le littoral, jalonné de stations balnéaires. La population totale reste à peu près stable. La seule ville importante est Jackson (carrefour ferroviaire et aérien, marché agricole et centre industriel).