Acadie
Première colonie française d'Amérique du Nord, correspondant à la Nouvelle-Écosse.
Le pays est d'abord colonisé par Pierre du Gua, sieur de Monts, fondateur de Port-Royal en 1605. Ravagé par Samuel Argall en 1613, il est rendu à la France en 1632. Reprise par Robert Sedgwick en 1654, l'Acadie est restituée par le traité de Breda (1667), mais Francis Nicholson reprend Port-Royal en 1710 et toute l'Acadie est cédée à l'Angleterre au traité d'Utrecht (1713). L'Acadie devient la Nouvelle-Écosse, et Halifax est fondée en 1749.
En 1755, le gouvernement anglais décide d'expulser d'Acadie toute la population française – 10 000 âmes – vers la Nouvelle-Angleterre, où elle est très mal accueillie. C'est l'épisode du « grand dérangement ». Trois ans plus tard, les 3 000 ou 4 000 habitants de l'île Saint-Jean, comprenant environ un millier de réfugiés, sont évacués et transportés en France.
Après le traité de Paris (1763), qui cède le Canada à l'Angleterre, les Acadiens demeurés en Nouvelle-Écosse comme prisonniers de guerre sont employés à des travaux publics, puis graduellement relâchés. D'autres reviennent du Québec, des États-Unis, de Miquelon et même de France, mais les Anglais ne leur reconnaissent aucun droit. Peu à peu, les Acadiens se regroupent sur les rives du golfe du Saint-Laurent, sur le littoral de la baie des Chaleurs et de la baie Sainte-Marie et dans la région de Memramcouk, où ils obtiennent des concessions de terres.
Aujourd'hui, les Acadiens sont environ 350 000, en majorité dans les provinces atlantiques du Canada, mais on en rencontre aussi des groupes importants en Louisiane et dans diverses régions du Québec. La littérature acadienne compte des historiens comme Antoine Bernard (1890-1967) et des romanciers comme Antonine Maillet (prix Goncourt 1979).