guerre de la Succession d'Autriche
Conflit qui opposa la Prusse, la France, la Bavière, la Saxe et l'Espagne à l'Autriche et à l'Angleterre de 1740 à 1748, et qui eut pour principal enjeu les terres héréditaires des Habsbourg d'Autriche et la succession au trône impérial.
Il se doubla d'une guerre maritime et coloniale qui se déroula au Canada et aux Indes. Malgré la pragmatique sanction de 1713, qui assurait le trône à Marie-Thérèse, fille de l'empereur Charles VI, la succession d'Autriche est contestée à la mort de celui-ci (1740) par l'Électeur Charles-Albert de Bavière, Philippe V d'Espagne, Auguste III de Saxe et de Pologne et Frédéric II de Prusse. Le conflit commence par la conquête de la Silésie par ce dernier (1740-1741), suivie de l'attaque de la Bohême par Charles-Albert, soutenu par la France et la Saxe (conquête de Prague en novembre 1741). Charles-Albert s'étant fait élire empereur du Saint Empire sous le nom de Charles VII (janvier 1742), l'Autriche réagit à la coalition formée contre elle en réunissant une « armée pragmatique » avec le concours de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Après avoir abandonné la Silésie à Frédéric II (juillet 1742), Marie-Thérèse reconquiert la Bohême (décembre 1742) et occupe la Bavière en 1743. De son côté, George II, roi d'Angleterre, bat les Français sur le Main (Dettingen, juin 1743). Frédéric II reprend la guerre contre l'Autriche et envahit la Bohême en août 1744. Mais Marie-Thérèse, s'étant réconciliée avec le fils de son rival bavarois (mort en janvier 1745) à la paix de Füssen (22 avril 1745), parvient à faire élire son mari, François de Lorraine, comme empereur (François Ier) et signe avec Frédéric II la paix de Dresde (25 décembre 1745), lui confirmant la possession de la Silésie. La guerre se prolonge néanmoins par la riposte des Français qui, vainqueurs à Fontenoy (mai 1745), s'emparent des Pays-Bas (1746) et envahissent les Provinces-Unies (1747-1748). La paix d'Aix-la-Chapelle (18 octobre 1748) consacre le nouvel équilibre des forces et fait universellement reconnaître la pragmatique sanction de 1713.