Pire / plus mauvais. Pire peut souvent être remplacé par plus mauvais (à la différence de meilleur, qui ne peut jamais être remplacé par *plus bon) : le progrès rend-il l'homme meilleur ou pire ? (ou : meilleur ou plus mauvais ?).
recommandation :
Pire reste de règle dans deux cas.
Avec un nom désignant qqch dont on pâtit (douleur, erreur, faute, mal, malheur, souffrance, etc.) : cette faute est pire que l'autre (et non *plus mauvaise).
Dans les proverbes et les expressions toutes faites : il n'est pire eau que l'eau qui dort ; le remède est pire que le mal.
Pire après plus, moins, tant. Ces emplois, fautifs, sont à proscrire, sauf si l'on recherche un effet de style particulier : imitation du langage enfantin (il a fait une bêtise « plus pire » que l'autre) ou insistance plaisante (la dévaluation serait un remède, passez-moi l'expression, moins pire).
recommandation :
Éviter dans tous les cas *tant pire.
Pire avec un pronom indéfini.Quelque chose de pire que la peur, l'angoisse. Rien de pire que cette interminable attente.
remarque
Ces tournures sont devenues si courantes aujourd'hui qu'elles ne peuvent plus être tenues pour fautives. Pis, considéré naguère comme seul correct dans ce cas par beaucoup de grammairiens, continue d'être employé dans le registre très soutenu : quelque chose de pis que la peur ; rien de pis que cette attente.
Le pire (emploi nominal) = ce qu'il y a de pire. Il faut s'attendre au pire. « Le pire n'est pas toujours certain » (L. Daudet).
Pis. Dans la langue courante, en particulier à l'oral, pis, ressenti aujourd'hui comme littéraire, voire comme vieilli, est le plus souvent remplacé par pire. Il subsiste surtout dans des expressions toutes faites (tant pis, aller de mal en pis, dire pis que pendre de qqn) et dans la langue soutenue.
Comme comparatif de supériorité de mal (contraire de mieux). C'est pis que jamais.
En emploi nominal. Le pis = la pire chose. Mettre les choses au pis.
Au pis aller = dans le pire des cas (sans trait d'union, à la différence de un pis-aller).
Pis renforcé par bien, par encore ou par n fois.C'est bien pis, c'est encore pis, c'est cent fois pis (mais jamais : *c'est plus pis, *c'est beaucoup pis).