En 1996, la Finlande peut se prévaloir d'une inflation ramenée à 0,4 % et d'un chômage en baisse (15,9 %), bien qu'encore largement préoccupant. Avec un déficit budgétaire de 2,7 % du PIB et une dette extérieure d'environ 60 % du PIB, la Finlande respecte pour l'instant les critères de convergence de Maastricht.
Chrono. : 20/10.
Lituanie
Sur fond de crise bancaire et de scandale financier, l'année 1996 débute par la démission du Premier ministre Adolfas Slezevicius (parti démocratique du Travail), dont la longévité au gouvernement (depuis mars 1993) témoignait d'une relative stabilité politique. Cette démission aboutit à un changement de majorité au profit de l'Union de la patrie-Conservateurs (TS/LK) de Vytautas Landsbergis, qui préside désormais le Sénat, et du Parti chrétien-démocrate (LKDP). Ceux-ci remportent respectivement 70 (soit 51,1 % des mandats) et 16 sièges aux élections législatives du 10 novembre. Le parti démocratique du Travail, ramené à la troisième place, passe de 65 à 12 sièges. La tendance qui s'était manifestée aux élections municipales de mars 1995 se confirme donc, et Algirdas Brazauskas, président de la République élu en 1993, doit cohabiter avec un gouvernement de coalition formé par ses opposants de la TS/LK et du LKDP, et dirigé par le Premier ministre Gediminas Vagnorius (c'est la seconde fois qu'il occupe ce poste depuis l'indépendance). Réforme fiscale (les Lituaniens payent difficilement l'impôt) et lutte contre la corruption sont les deux mots d'ordre du nouveau gouvernement.
Chrono. : 10/11.
Estonie
La vie politique estonienne, agitée ces deux dernières années par des remaniements ministériels et un changement de majorité, aurait été plus calme en 1996. Si la démission, fin novembre, de 6 ministres du parti des Réformés n'avait contraint le Premier ministre à former un gouvernement minoritaire. Le 20 septembre, le président de la République Lennart Meri est réélu pour cinq ans au second tour par un peu plus de la moitié du collège électoral formé à cette occasion, le Parlement n'ayant pas dégagé de majorité au premier tour. Cela constitue vraisemblablement un gage de stabilité pour les investisseurs étrangers attachés à l'image européenne que M. Meri donne au pays. Son principal rival Arnold Rüütel, qui s'opposait déjà à lui lors du scrutin de 1992, obtient un tiers des voix. Le parti des Réformes (droite libérale), dirigé par le ministre des Affaires étrangères Siim Kallas, y conquiert la première position, à l'exception de Narva, une ville russophone. Le parti des Réformes, jusqu'à présent absent des conseils municipaux, avait réalisé une percée importante lors des élections législatives de mars 1995. Il devance le parti du Centre d'Edgar Savisaar (gauche) et le parti de la Coalition (centre droit) du Premier ministre Tiit Vähi. Les partis russophones représentés au Riigikogu (Parlement) depuis 1995 perdent du terrain à Tallinn, mais ils entrent au conseil municipal de Tartu, la seconde ville du pays. Les résidents non-citoyens, exclus des élections législatives, participent à ce scrutin local, à la condition d'avoir déposé avant juillet 1995 leur demande de permis de résidence, qui remplace depuis cette année le passeport russe.
Chrono. : 20/09.
Lettonie
Dès le début de l'année, la coalition gouvernementale, formée en décembre 1995 par le Premier ministre Andres Skele et regroupant un large éventail de partis politiques de droite et de gauche, est fragilisée par des divergences à propos de la loi sur la citoyenneté, de la réforme de la terre et de la politique agricole. L'élection présidentielle au suffrage indirect (par les membres du Saeima, le Parlement letton) achève de la diviser. En été, le ministère est remanié, et un nouvel accord de coalition est à nouveau signé, en septembre, par les mêmes partis. Entre-temps, Guntis Ulmanis (Voix lettone), président de la République sortant, soutenu par le Premier ministre et 53 des 100 députés lettoniens, a remporté le scrutin présidentiel du 18 juin. Sa principale rivale, Ilga Kreituse, présidente du Saeima d'octobre 1995 à septembre 1996 et soutenue par le parti Saimnieks, a obtenu 25 voix.