Le 11 février, à la veille de la cérémonie d'ouverture, la Norvège avait déjà battu un record : celui des jeux Olympiques d'hiver les plus chers de l'histoire. La principale source de recettes du LOOC a été, comme par le passé, le parrainage publicitaire. De grandes multinationales – sponsors officiels de la compétition –, des sociétés norvégiennes et suédoises (sponsors de second rang) et les fournisseurs officiels des Jeux ont investi, au total, 2,4 milliards de francs.
Sur la deuxième marche de ce podium financier, les droits des retransmissions télévisées (2,17 milliards de francs). C'est une fois de plus la chaîne américaine CBS qui a consenti le plus gros effort en signant un chèque de 1,75 milliard de francs, montant supérieur à tous les droits des retransmissions perçus lors des Jeux d'Albertville ! Dans ce domaine, l'inflation est plus que galopante : CBS a déjà surenchéri à la hauteur de 2,23 milliards pour les Jeux de Nagano, qui se dérouleront au Japon en 1998. La compétition a été diffusée dans une centaine de pays et a atteint une audience cumulée de 10 milliards de téléspectateurs.
Lillehammer en direct intégral
Eurosport a choisi l'exhaustivité dans sa politique de retransmission. La chaîne câblée, entièrement consacrée aux sports, a diffusé l'intégralité des épreuves, soit 337 heures de programmes.
La Norvège a réussi ses Jeux sur toute la ligne
Du point de vue purement sportif, elle a même frôlé la perfection. Avec un total de 26 médailles, dont 10 en or, la Norvège a pris la première place dans le bilan des médailles. Un succès insolent pour ce pays qui ne compte que 4 300 000 habitants. Mais, en Norvège, les sports d'hiver ne manquent pas de pratiquants et jouissent d'une notoriété incomparable, comme en atteste le succès populaire des Jeux. Le public norvégien voue ainsi un véritable culte au ski de fond, un sport qui ne nécessite que très peu de matériel et qui, en Europe du Nord, est praticable pendant 5 mois de l'année. Rien d'étonnant, donc, à ce que Bjorn Daehlie ait été élevé, à l'occasion de ces Jeux, au rang de divinité nordique. En raflant 2 médailles d'or et 2 d'argent à Lillehammer (il en avait déjà décroché 4 à Albertville), ce Norvégien rouquin est devenu le meilleur fondeur olympique de tous les temps. Autre divinité locale, le patineur de vitesse Johann Olav Koss. À Lillehammer, il a remporté 3 médailles d'or et a battu 3 records du monde.
Seule nation à discuter la suprématie de la Norvège, la Russie a gagné le plus grand nombre de médailles d'or : 11. Durant la quinzaine, les Russes sont montés à vingt-trois reprises sur le podium olympique. Malgré l'éclatement de l'empire soviétique et les difficultés économiques qui en découlèrent, la Russie occupe toujours le haut du tableau.
Une température polaire
Le lundi 14 février, plus de 200 000 Norvégiens ont suivi l'épreuve de ski de fond du 30 km messieurs, par – 25 °C. Pour ne rien manquer de la fête, des centaines de spectateurs ont même passé la nuit précédente sous des tentes aux abords du parc olympique, dans la forêt enneigée qui surplombe Lillehammer.
1 Norvégien = 68 Français
La Norvège a remporté 26 médailles à Lillehammer, la France 5. Au nombre de médailles par habitant, les Norvégiens ont fait 68 fois mieux que les Français.
Quelle est la dynamique du succès ? Pour les Français, le problème ne se pose pas
Peu inspirés par l'exemple de nos voisins européens – l'Allemagne a remporté 24 médailles, l'Italie 20 –, les 110 sélectionnés tricolores ont trébuché dans la poudreuse norvégienne. Cinq médailles seulement au palmarès général, contre 9 à Albertville en 1992. Et aucune du plus précieux métal. On notera toutefois une révélation, Philippe Candéloro, médaillé de bronze dans l'épreuve de patinage artistique, et une confirmation dans le biathlon féminin, Anne Briand, deuxième du 15 km individuel et troisième du 4 × 7,5 km avec le relais français. La cuillère de bois revient aux représentants du ski alpin. Pour la première fois depuis 1956, ils sont repartis les mains vides.
Le palmarès complet des XVIIes Jeux d'hiver
Ski alpin
Messieurs
Descente : 1. Tommy Moe (É-U). 2. Kjetil André Aamodt (Nor.). 3. Ed Podivinsky (Can.).