Les chantiers de la découverte
Le successeur de Concorde
En service commercial depuis le 21 janvier 1976 sous les couleurs d'Air France et de British Airways, l'avion supersonique franco-britannique Concorde – dont 14 exemplaires seulement ont été vendus – pourra être utilisé jusqu'en 2005 environ. Compte tenu de l'accroissement du trafic international, tous les grands constructeurs aéronautiques songent désormais à un supersonique de 2e génération. Sa construction n'est pas encore acquise, mais elle pourrait constituer un enjeu technique, industriel et commercial majeur pour les prochaines années. Plusieurs initiatives ont marqué, en 1994, une volonté d'accélérer les recherches. Trois constructeurs européens. Aérospatiale (France), DASA (Allemagne) et British Aerospace (Grande-Bretagne), ont signé un protocole d'accord, valable 5 ans, sur la conduite d'un programme de recherche commun. Aux États-Unis, les 2 principaux avionneurs, Boeing et McDonnell-Douglas, vont désormais poursuivre en commun leurs études sur le futur supersonique civil, avec un important soutien financier de la NASA ; Boeing a par ailleurs passé un accord avec la firme russe Tupolev pour utiliser comme plate-forme technologique l'ancien concurrent du Concorde, le « Tu-144 », retiré du service depuis une dizaine d'années. Pour répondre aux besoins économiques du transport aérien, à l'horizon de 2010, le futur supersonique civil devra avoir des caractéristiques fort différentes de celles du Concorde : alors que ce dernier transporte 100 passagers, à la vitesse de Mach 2, sur une distance maximale de 6 500 km, son successeur devra pouvoir transporter entre 250 et 300 passagers à une vitesse comprise entre Mach 2 et Mach 2,4, avec un rayon d'action de 10 000 km. Mais, surtout, ce nouvel appareil devra être moins bruyant, moins polluant et moins gourmand en carburant. Parmi les difficultés technologiques à surmonter, les principales concernent les structures et les moteurs. Pour les structures, on songe à 3 types de matériaux, alliant une grande légèreté à une haute résistance : des alliages d'aluminium « dopés » pour améliorer leur tenue au vieillissement de la cellule, des alliages de titane et, pour les parties les plus exposées à la chaleur, des matériaux composites organiques. Pour les propulseurs, une étude technologique approfondie a déjà été effectuée, en Europe, par la Snecma et Rolls-Royce. Les 2 motoristes ont défini un nouveau concept de turboréacteur à cycle variable, le MTF (Mid Tandem Fan), qui semble apte à satisfaire les spécifications de base recherchées : peser le moins lourd possible tout en offrant un niveau de bruit réduit à basse vitesse et une consommation modérée aux allures supersoniques. Sur le plan technique, un tel moteur se caractériserait par sa capacité à fonctionner selon 2 modes : en double flux, avec un taux de dilution important, au décollage et en vol subsonique ; et en simple flux, à taux de dilution réduit, lors de la croisière supersonique. D'après les experts, le marché potentiel pour un tel appareil est inférieur à 1 000 exemplaires.
Un voilier volant
Présenté officiellement à Saint-Nazaire le 17 septembre, L'Hydroptère est un trimaran transatlantique d'architecture complètement nouvelle. Conçu pour battre des records de navigation hauturière à la voile, il a bénéficié des moyens les plus avancés des industries aéronautique et navale françaises. Au-delà d'une vitesse de 10 nœuds, il s'élève, grâce à 2 plans porteurs, au-dessus de l'eau, jusqu'à une hauteur de 2 m. Sa vitesse de croisière sera de 25 à 30 nœuds, soit 3 fois celle d'un voilier hauturier classique. Le secret de sa réussite espérée devrait reposer dans sa forme, brevetée par Dassault-Aviation. et dans sa légèreté : il ne pèse que 4,8 tonnes pour 18 m de long et 23 m d'envergure.
Le premier à avoir envisagé ce bateau révolutionnaire est le navigateur Éric Tabarly. Son ex-matelot Alain Thébault a repris le projet et permis de le concrétiser. Aux compétences des constructeurs de navires tels que les Constructions industrielles de la Méditerranée, la Direction des constructions navales de la Délégation générale pour l'armement et les Chantiers de l'Atlantique, il a fallu associer celles d'avionneurs ou de professionnels de l'espace comme Dassault-Aviation, Matra et le CNES. Ces derniers ont apporté leurs compétences en matière d'aérodynamique et d'assemblage de matériaux composites à haute résistance. Les hydrofoils sont en effet soumis à des efforts équivalents à ceux que subit la voilure d'un avion de chasse. Au total, une douzaine de partenaires, regroupés au sein d'une structure associative sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ont apporté leur concours au développement du projet, la Région des Pays de la Loire et le département de Loire-Atlantique apportant une contribution financière. Le coût de l'opération est voisin de 27 millions de francs. Dès 1995, L'Hydroptère devrait s'attaquer au record de la traversée de l'Atlantique et l'on verra alors si les performances de ce voilier de nouvelle génération sont à la mesure du défi technique qu'à représenté sa construction.
Le premier transistor tout en plastique
Un transistor (de l'anglais transistor resistor résistance de transfert) est un composant électronique associant un semi-conducteur et un isolant pris en sandwich entre 3 contacts, la source et le drain à l'avant, la grille à l'arrière. Ce dispositif est utilisé comme redresseur, amplificateur ou interrupteur de courants électriques, notamment dans la technologie des ordinateurs pour concevoir des mémoires, des circuits logiques et des circuits intégrés : dans ce cas, il s'agit de transistors à effet de champ, c'est-à-dire dont les caractéristiques d'amplification sont modulables par un champ électrique.