Outre l'ATR-72 franco-italien, proposé avec une motorisation plus puissante et en version cargo, deux autres avions de ligne ont fait leurs débuts au Bourget : le McDonnell-Douglas MDD-90, biréacteur court moyen-courrier, et le biréacteur Fokker 70, version raccourcie du Fokker 100. Enfin, Dassault-Aviation a présenté son tout nouveau biréacteur d'affaires intercontinental, le Falcon 2000, qui faisait déjà l'objet d'une cinquantaine de commandes fermes.
Dassault présentait également au Bourget les trois prototypes du biréacteur de combat multirôle Rafale : le CO1 monoplace et le B01 biplace, affectés à l'armée de l'air, et le M01 monoplace, destiné au porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. Eurocopter, filiale d'Aerospatiale (France) et de MBB (Allemagne), a présenté les deux versions du futur hélicoptère des armées de terre des deux pays, le Tigre et le Gerfaut, respectivement voués à l'appui sol et au combat antichar.
Le 1 000e B-747
Le 10 septembre, le 1 000e Boeing 747 (version 400) est sorti de l'usine d'Everett (État de Washington) pour être livré à la Singapore Airlines. Avant lui, le B-727 et le B-737 ont largement dépassé ce nombre d'exemplaires. Par ailleurs, le 1 000e Airbus, un A-340-300 est sorti à son tour cette année, pour être livré à Air France, le 25 mars.
Le Salon des records
Si l'édition 1993 du Salon du Bourget a enregistré une baisse d'environ 10 % du nombre des exposants (malgré l'arrivée de nouveaux pays) et du nombre des visiteurs (qui s'explique aussi par les conditions météorologiques des premiers jours), elle a été cependant l'occasion de l'établissement ou de l'amélioration de records mondiaux spectaculaires : en 48 heures, un Airbus A-340-200 a relié sans escale Paris à Auckland (Nouvelle-Zélande) et retour, ce qui constituait les plus longs vols sans escale pour un avion de ligne et les plus rapides pour un subsonique. Par ailleurs, un TBM-700, mono turbopropulseur d'affaires construit par la SOCATA, filiale d'Aerospatiale, a effectué, sur les traces de Phileas Fogg, un tour du monde en 80 heures.
Le GPS, moyen de navigation de l'avenir
Au cours de l'été, le GPS (Système de navigation par satellite) a été homologué par la FAA (Federal Aviation Administration) pour la navigation IFR (vol aux instruments) et les approches de précision sur les aéroports. L'homologation est en cours pour les approches dirigées (sur balises VOR et NDB). Le GPS est un appareil qui « capture » les émissions d'une chaîne de 24 satellites spécialisés (de 4 à 8 simultanément, selon les modèles) pour donner au pilote sa position avec une précision de 5 à 15 mètres ainsi que de nombreuses indications sur les aéroports et points de reports. Branché sur le pilote automatique et sur un écran où défile une carte mobile, il devrait progressivement se substituer aux aides au sol de radionavigation et aux systèmes d'aide à l'atterrissage ILS (Système d'atterrissage aux instruments) et MLS (Système d'atterrissage micro-ondes).
Lorraine 93, troisième édition du Rassemblement biennal mondial de ballons à air chaud, organisé par Philippe Buron-Pilâtre, descendant de Pilâtre de Rozier, a réuni, du 30 juillet au 8 août, sur l'aérodrome de Chambéry-Bussière (Meurthe-et-Moselle), 723 montgolfières et 1 122 pilotes, venant de 38 pays. Ils ont disputé 14 épreuves devant 30 000 spectateurs. Le Français Dupuis est arrivé premier au classement général, devant le Britannique Greenroyd, l'Américain Bedford, le Polonais Prawicki et le Lituanien Mockatis.
Triomphe de la France aux championnats d'Europe de voltige aérienne de Grosseto (Italie), alternant avec les championnats du monde de cette discipline. La médaille d'or hommes a été remportée par le capitaine Paris, de l'armée de l'air, et, pour les femmes, par Christine Génin. Par équipes, les Français ont occupé la première marche du podium chez les hommes et la seconde chez les femmes, derrière les Russes.
Les Années Bourget, de 1909 à nos jours, de Bernard Bombeau et Jacques Noetinger, Éditions la Sirène, 1993.
Philippe Delaunes
Journaliste aéronautique