La persistance de hautes pressions pendant la deuxième quinzaine explique l'absence quasi totale de pluie sur l'ensemble du territoire. Des records de sécheresse ont été battus dans certaines régions ; à Quimper, Vichy et Châtillon-sur-Seine, il n'est tombé que 7, 18 et 11 mm de pluie. Au 31 mai, le rapport R/RU de la réserve en eau disponible à la réserve utile n'est supérieur à 60 % qu'au nord de la ligne Brest-Rennes-Charleville, ainsi qu'en Aquitaine et Midi-Pyrénées et dans les départements de la Haute-Vienne et de la Corrèze.
Juin La période allant du 1er au solstice d'été a vu se succéder épisodes de douceur (du 1er au 3 et du 9 au 15) et épisodes de fraîcheur (du 4 au 8 et du 16 au 21). C'est au cours de ces derniers que les températures minimales ont atteint des valeurs records : 1,1 °C au Bourget le 4, –0,1 °C à Châtillon-sur-Seine, 1,2 °C à Beauvais et 0,2 °C à Nevers le 5. Le régime perturbé, qui n'a connu aucune réelle interruption, explique la faiblesse de l'insolation, la fréquence des jours de pluie et le léger déficit thermique. Les précipitations ont été relativement importantes sur la moitié nord du pays (51 mm en 48 h à Quimper les 5 et 6 juin, 52 mm en 24 h à Lyon-Satolas les 15 et 16). Signalons le violent orage accompagné de grêle qui s'est abattu le 21 juin sur la commune de Rebenacq (les grêlons, gros comme des balles de tennis, ont endommagé 150 maisons).
Au terme de ce printemps 1991, les spécialistes estiment que la recharge des nappes d'eau souterraines est insuffisante et que le Poitou-Charentes, le Nord-Pas-de-Calais, la basse Normandie et la Bourgogne risquent de connaître une pénurie pendant l'été.
Philippe C. Chamard