Météo : le Printemps
La première décade du printemps (21-31 mars) se caractérise par un temps maussade. L'arrivée d'air sec et frais depuis le NE entraîne la baisse des températures puis l'apparition de gelées matinales dans la moitié nord du pays entre le 28 et le 31. Dans les régions méditerranéennes, une dépression progressant depuis le sud de l'Espagne vers le golfe de Gênes est à l'origine des fortes pluies qui s'abattent sur l'Aude du 21 au 25 mars (107 mm à Lézignan et 101 mm à Carcassonne en 72 heures) et d'abondantes chutes de neige sur la chaîne des Pyrénées.
Avril Ce mois peut paraître normal à celui qui compare les températures moyennes mensuelles aux moyennes trentenales. En réalité, avril 1991 a été marqué par le contraste thermique saisissant entre la chaleur quasi estivale de la période allant du 7 au 16 et le froid hivernal qui a régné sur tout le pays tout au long de la deuxième quinzaine. Les températures maximales les plus élevées et les températures minimales les plus basses ont ainsi atteint des niveaux records. Parmi les premières, on retiendra : 27 °C à Dax le 10, 23,2 °C à Villacoublay, 24,6 °C à Orléans le 11, 25,8 °C à Paris-Montsouris le 12 (ancien record : 24,9 °C en 1939) et, parmi les secondes : – 3,2 °C à Vannes, – 5 °C à Poitiers, – 3,5 C à Châteauroux, – 5,8 °C à Aurillac... le 21, – 3,4 °C à Agen et à Dijon ou – 5,2 °C à Mende le 22...
Les gelées du 21 – point culminant de la vague de froid, survenant après une période chaude qui avait été favorable à la floraison des arbres fruitiers, de la vigne et du colza – ont provoqué des dégâts considérables dans les vignobles du Bordelais et de la Champagne, dans les vergers de la Garonne et de la Loire, de l'Aquitaine et de la Lorraine.
Les précipitations mal réparties dans le temps et dans l'espace sont le fait de perturbations relativement peu actives circulant dans des flux de sud-ouest les 4 et 5, de nord du 18 au 20 et de nord-ouest les 24 et 25. Les abats pluviométriques sont excédentaires dans l'Ouest et en Corse, normaux dans le Nord et le Sud-Ouest et déficitaires dans les autres régions ; dans le Centre-Est le déficit est de l'ordre de 40 %. Des chutes de neige plus ou moins importantes ont été observées du 18 au 20 en Île-de-France, en Lorraine, dans le Limousin, en Haute-Corse, en Normandie et sur la Côte d'Azur.
Au 30 avril, le bilan hydrique des sols est meilleur qu'au 30 avril 1990. Le rapport R/RU est inférieur à 70 % dans le quart sud-est du pays et en Alsace, à 50 % dans les Pyrénées orientales, dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans le Var et en Limagne.
Hors de France, l'actualité est dominée par les tornades meurtrières qui, le 26, balaient sept États du Middle West (32 morts dont 22 dans la seule bourgade d'Andover au Kansas) et surtout par le cyclone et l'onde de tempête associée qui, le 30 avril, ravagent le sud-est du Bangladesh. Les régions de Chittagong et de Cox's Bazar, celle de Chukoria ainsi que les îles de Maheskhali, Kutubdia, Sandwip, Hatiya ont été les plus touchées. Le bilan est extrêmement lourd : 139 000 morts, 1 000 km de digues détruits… des dégâts estimes à 17 milliards de F.
Mai Avec des températures mensuelles de 0,1 à 2,2 °C inférieures aux normales, mai est un mois plutôt frais. Peu de records de températures ont été battus, sauf dans les stations de l'île de beauté : à Ajaccio, par exemple, 18,3 °C et 8,7 °C sont les nouvelles moyennes mensuelles des températures maximales et minimales. Concernant la pluviométrie, l'essentiel des pluies est enregistré pendant la première quinzaine, caractérisée par une succession ininterrompue de perturbations circulant dans un flux de nord. Des pluies abondantes et parfois intenses sont ainsi observées dans les Pyrénées-Atlantiques (55 mm à Accous et à Lescun le 1er mai, 86 mm à Laruns-Hourcat le 9), dans l'Aude (71 mm à Lézignan et 91 mm à Mouthoumet les 8 et 9) et en Corse (40 mm à Bastia, 67 mm à Oletta et 51 mm à Cap Sagro en 12 h le 3). D'importantes chutes de neige se produisent sur les Pyrénées les 2 et 9 mai.