Les tensions relevées sur les marchés boursiers se manifestent également sur ceux des changes, victimes des évolutions contrastées du dollar. Après un mouvement « baissier » en début d'année, le billet vert se redresse, en dépit de la baisse des taux d'intérêt, jusqu'à gagner plus de 20 % contre toutes les autres devises : ainsi, au plus bas le 11 février (il est à 4,95 FF et 1,443 DM, son plus bas cours historique), il grimpe jusqu'à 6,20 FF et 1,85 DM fin juillet. Cette escalade est particulièrement préjudiciable au mark allemand ; elle oblige la Bundesbank à relever plusieurs fois ses taux d'intérêt, tant pour défendre sa monnaie que pour attirer les capitaux étrangers et lutter contre l'inflation. Au second semestre, la tendance est à la baisse du billet vert et, par conséquent, à la hausse de la devise allemande, ce qui provoque des tensions au sein du Système monétaire européen, où le franc et la livre sterling sont particulièrement attaqués, tandis que la peseta espagnole caracole en tête, uniquement en raison de taux d'intérêt élevés. Ainsi, les mouvements de taux de change répondent en partie aux mouvements actuels et anticipés des différentiels d'intérêt entre pays. Ces écarts persistants de taux d'intérêt finissent par inquiéter.

Si la coordination des politiques monétaires et budgétaires est difficile, les impératifs intérieurs l'emportant sur les considérations internationales, jamais en revanche les pays industrialisés ne se sont autant consultés pour analyser les nouveaux problèmes et les moyens de les résoudre, conscients qu'ils sont devenus de l'interdépendance et de la globalisation croissantes des activités économiques. Ainsi, les atteintes de plus en plus graves portées à l'environnement amènent la communauté internationale à coopérer dans la recherche des moyens de réussir une croissance soutenable qui concilie progrès économique et protection de l'environnement.

Le retour à la croissance est espéré, mais pas à n'importe quelle croissance !

Dominique Colson