Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

Affrété par la compagnie Hoverspeed, Great Britain, un trimaran de type révolutionnaire conçu et construit en Tasmanie, a pour sa part amélioré le record absolu de la traversée de l'Atlantique en bateau à moteur, le fameux Ruban bleu. Long de 75 m, il a mis 3 j 7 h 35 min pour couvrir les 2 920 miles qui séparent le phare d'Ambrose, devant le port de New York, aux îles Scilly, soit une moyenne de 36,6 nœuds. À son bord, deux passagers, dix membres d'équipage, dont le concepteur du navire, Robert Clifford et son commandant, l'Anglais Francis Lloyd.

Route du rhum
(Saint-Malo – Pointe-à-Pitre)

Classement général : 1. Florence Arthaud (Pierre-Ier), en 14 j 10 h 8′ ; 2. Philippe Poupon (Fleury-Michon) à 8 h 26′ 3″ ; 3. Laurent Bourgnon (RMO), à 8 h 37′ 53″ ; 4. Mike Birch (Fujichrome), à 11 h 38′ 48″ ; 5. Lionel Péan (Saint-Malo), à 1 j 5 h 13′ 26″.

Le rhum coule à Flo

En atteignant la première la Grande Vigie, la pointe la plus à l'ouest de la Guadeloupe, Florence Arthaud a cessé d'être à 33 ans une simple exception dans le monde de la voile pour devenir une star, une vedette médiatique, l'égale des Tabarly, Colas ou Pajot. À la barre de son trimaran Pierre-Ier, doré comme un bijou égyptien, elle a battu de plus de six heures, en 14 j 10 h 8 min, le record établi en 1986 par Philippe Poupon qui termine cette 4e Route du rhum en deuxième position, juste devant le Suisse Laurent Bourgnon et le Canadien Mike Birch. Excusez du peu.

La portée de la victoire de Florence Arthaud est sans précédent. Si, dans l'effervescence de son succès, on pouvait ne pas en mesurer la dimension, le coup de chapeau spontané que lui ont donné la plupart de ses adversaires, avant même qu'elle ne gagne, dit assez l'importance de l'événement, qui dépasse le cadre de la voile toutes disciplines confondues. Belle revanche sur les « machos des pontons » qui, trois mois plus tôt, la croisaient encore avec condescendance, considérant, non sans raisons, que son record de l'Atlantique en solitaire (9 j 21 h 42 min, le 3 août 1990) n'était en réalité qu'un convoyage retour, un peu rapide, rien d'autre. Une performance hypermédiatisée qui n'en était pas une. N'est-ce pas, Lionel Péan ou Loïck Peyron ?

Depuis douze ans qu'elle navigue, Florence Arthaud méprise cette sale renommée d'incompétence et de frivolité que certains esprits chagrins lui ont bâtie sous prétexte qu'elle était une « fille à papa », la progéniture de l'éditeur bien connu. Mais peu importe. Les grains qu'elle essuie à terre, elle les oublie en mer avec ses copains. Elle reconnaît ne se laisser guider par aucun autre principe que celui du plaisir. Un peu étourdie par tant de passions à satisfaire, parfois même soûlée d'une telle soif de vivre, elle a dû s'endurcir pour s'épanouir parmi tous ces vieux loups de mer, résister aux calomnies, aux jalousies et surmonter les déceptions.

Malgré tout, le patron du groupe Pierre-Ier ne lui retire pas sa confiance. Mieux, il lui offre le trimaran le plus sophistiqué, le plus cher (10 millions de francs), construit par deux architectes aux idées novatrices, Peteghem et Lauriot-Prevost. Il n'aura pas à regretter son investissement. Toutes les radios, toutes les télévisions diffuseront, en effet, l'arrivée de sa protégée à Pointe-à-Pitre. Une retransmission superbe. C'est une vague d'admiration pour la première femme victorieuse d'une transocéanique, qui, grâce à ses qualités de marin et à son intelligence, a dominé les skippers les plus endurcis. Exploit d'autant plus exceptionnel qu'il fut accompli sans l'aide de toute la technologie moderne, sans informations météo, alors qu'elle était diminuée physiquement. Une victoire acquise dans la tradition de celles qui ont installé Éric Tabarly au pinacle. C'est pourquoi les Guadeloupéens l'ont accueillie comme une déesse, une sorte de nouvelle Jeanne d'Arc. Avec elle, la voile a retrouvé un nouveau souffle. Et l'image de son arrivée au milieu de la nuit antillaise, dans une ambiance de marché flottant, n'est pas près de s'effacer. Un véritable sacre pour cette princesse de l'océan, auteur de l'un des plus beaux exploits sportifs de l'année.

Volley ball

L'Italie au zénith !

France

Déjà battu en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions par les Italiens de Modène, après avoir réussi l'exploit d'éliminer les Soviétiques du CSK Moscou, Fréjus a également échoué à Saint-Ouen en finale du championnat de France face à Cannes. Alors, question : les Varois étaient-ils fatigués par une fin de saison épuisante, qui les a obligés à disputer 20 matches en moins de deux mois, ou bien les jeunes Cannois forment-ils eux aussi un groupe de niveau mondial ? Comme toujours dans ces cas-là, il n'y a pas de réponse définitive. La vérité d'un jour n'étant pas forcément celle du lendemain.