À Kinross, en Afrique du Sud, l'incendie souterrain d'une mine d'or a provoqué près de 200 morts, sous l'effet des fumées toxiques. À Singapour, un grand hôtel récent s'est effondré en ensevelissant 33 personnes. Les divers naufrages résultent souvent de négligences, comme l'embarquement de passagers en surnombre sur des caboteurs ou des ferries en mauvais état à Haïti, en Chine, sur le fleuve Jaune, et au Bangladesh, sur la Meghna.
Le bilan des catastrophes naturelles est plus lourd encore : inondations dans la région de Buenos Aires, et en Chine, dans le Guangdong, cyclones aux îles Salomon, à Hanoi, aux Philippines et à Shanghai, effondrements de collines à Taiwan et en Colombie, avalanches exceptionnelles au col de Zoji La, au Cachemire, séismes dramatiques à Kalamáta, en Grèce et au Salvador, explosion volcanique du mont Mihara, au Japon, asphyxie mortelle de 2 000 personnes environ provoquée par les gaz issus du lac volcanique de Nyos, au Cameroun.
René Harot
Environnement
La communauté internationale, consciente des effets directs ou indirects, réels ou supposés, des activités humaines sur l'atmosphère, la biosphère et l'hydrosphère, tente de s'organiser pour restaurer des écosystèmes gravement dégradés et appauvris et pour enrayer la raréfaction progressive des espèces végétales et animales.
La protection de la nature et de l'environnement, qui s'impose d'ores et déjà comme une priorité, implique non seulement une meilleure gestion des ressources naturelles, la poursuite des recherches sur les arbres clones bio-et chimio-résistants l'intensification des recherches sur les énergies renouvelables et sur le traitement des déchets industriels..., mais aussi et surtout l'adaptation et l'harmonisation, à l'échelle mondiale, de politiques institutionnelles et législatives adéquates. Ces dernières, indispensables à l'élaboration d'accords internationaux visant à réduire les pollutions les plus néfastes pour l'environnement terrestre et j'atmosphère, sont freinées par les États les plus développés qui ont, chacun, des impératifs industriels et économiques particuliers.
Il reste qu'en cette fin de siècle l'atmosphère, siège des climats, est malade d'une pollution anthropique croissante, qui est actuellement du même ordre de grandeur que celle d'origine naturelle. L'augmentation du taux de gaz carbonique risque d'entraîner à terme celle de la température globale de l'atmosphère (effet de serre), la fonte progressive des glaces polaires et le relèvement du niveau moyen des mers et des océans. La couche d'ozone, qui joue le rôle de filtre contre les UV, est, quant à elle, menacée par la production de gaz CFC (chlorofluorocarbones) utilisés dans la fabrication des mécanismes d'aérosols. L'acidité accrue des précipitations dans les régions industrielles d'Europe, d'Amérique du Nord, de Chine ou du Brésil, est une des causes du dépérissement des forêts et de l'appauvrissement de la faune et de la flore des rivières et des lacs.
Aux effets transfrontières des pollutions atmosphériques, y compris celle d'origine nucléaire du type Tchernobyl, il faut ajouter ceux, tout aussi catastrophiques, des pollutions, accidentelles ou non et de plus en plus fréquentes qui affectent les sols, les eaux souterraines et de surface. L'année 1986 aura été ainsi marquée par la gravissime pollution du Rhin consécutive à l'incendie d'une des usines du groupe Sandoz, près de Bâle, le 30 octobre ; le déversement de 10 à 30 tonnes de produits chimiques (insecticides et fongicides à base de mercure) a eu et aura des conséquences biologiques et écologiques inestimables.
En France, les fuites de pyralène intervenues après l'incendie de deux transformateurs (à Villeurbanne le 30 juin et à Beaucamps-Ligny le 3 juillet) n'ont pas eu de suites graves. Le pyralène, doué de capacités isolantes remarquables, est utilisé notamment dans les transformateurs et les condensateurs (il y a plus de 100 000 transformateurs à pyralène en France). Ce produit extrêmement toxique, à base de PCB (polychlorobiphényles), se décompose quand il est soumis à une chaleur intense, en présence d'oxygène et libère du gaz chlorhydrique, du dioxyde de carbone, des dibenzofuranes et de nombreuses dioxines. La nécessaire élaboration d'un produit de substitution au pyralène fait actuellement l'objet de recherches.