– Réforme fiscale. Le président Reagan avait promis de ne pas relever l'impôt sur les revenus individuels. Aussi fait-il basculer le poids de la ponction fiscale sur les entreprises (baisse de 7 % de l'impôt sur les particuliers, relèvement de 9 % de l'impôt sur les sociétés). D'autre part, la suppression d'avantages fiscaux autorisant certaines déductions frappe les grandes entreprises.

Économie

– La baisse du taux de croissance (1,3 % au lieu des 3,9 % prévus par l'administration Reagan) réduit les recettes de l'État et, par conséquent, accroît le déficit budgétaire. D'autre part, le dollar, qui a atteint ses cours record (10,61 F le 12 février), commence à baisser à partir de mars : l'intervention massive des banques centrales de l'Europe occidentale, le ralentissement de l'expansion (le PNB n'a progressé que de 1 % au premier semestre contre 6,9 % en 1984), l'aggravation du déficit du commerce extérieur et la réunion le 22 septembre à New York du groupe des Cinq (France, RFA, Grande-Bretagne, États-Unis, Japon) ont provoqué sa chute (7,56 F le 31 décembre).

– Crise de l'agriculture : depuis 1981, la hausse du dollar a freiné considérablement les exportations de l'agriculture, déjà surproductrice. La politique des taux d'intérêt a, d'autre part, alourdi les charges financières des agriculteurs. De plus, par souci d'économie, l'État a décidé de ne plus leur accorder de subventions. Résultat : sur les 2,3 millions de fermes américaines, 160 000 sont condamnées à court terme, surtout dans le Middle West.

Politique extérieure

– Nicaragua : R. Reagan, qui veut évincer les sandinistes du pouvoir à Managua, tente d'obtenir du Congrès, en février, le déblocage de 14 millions de dollars d'aide à la guérilla anti-sandiniste. Devant la réticence du Congrès, il promet que cette aide aura un caractère humanitaire (vivres, médicaments) et non militaire. La Chambre des Représentants refuse ce compromis (24 avril) avant de se décider à accorder une aide de 27 millions de dollars qui doit se traduire, en principe, par une assistance civile.

– Afrique du Sud : condamnant la politique d'« engagement constructif » du président, le Congrès vote en juin une série de sanctions économiques contre le gouvernement de Pretoria. R. Reagan se rallie à ces mesures le 9 septembre.

– Rapports Est-Ouest : depuis le 8 janvier 1985, les États-Unis et l'URSS ont repris les négociations portant sur la réduction des armes offensives stratégiques, les forces nucléaires de portée intermédiaire et les armes spatiales dans le cadre de la conférence du désarmement de l'ONU à Genève (2 sessions : 12 mars-30 avril ; 30 mai-16 juillet) et lors du sommet de Genève du 19 novembre. L'écart des positions s'est confirmé. L'URSS veut subordonner tout progrès dans les négociations à l'abandon du projet américain de défense spatiale, l'Initiative de défense stratégique (IDS) et au retrait des missiles américains du sol européen ; de leur côté, les États-Unis refusent que l'IDS, simple programme de recherches, soit l'objet de négociations et que les forces de pays tiers soient prises en compte dans une négociation bilatérale. Bien que le dialogue semble bloqué, cette négociation pourrait être l'amorce d'une évolution ultérieure.

Pascale Chelin

Amérique latine

À Cuba, Fidel Castro a créé la surprise en déclarant que la politique des États-Unis envers Cuba et le problème des réfugiés cubains aux États-Unis a évolué dans un sens positif.

Nombreuses « protestas » pendant toute l'année au Chili. L'état de siège a été levé en juin ; mais l'état d'urgence et la censure demeurent. L'opposition, communistes exceptés, s'est unie contre le régime du général Pinochet.

Une vague d'élections démocratiques a profondément modifié la situation du sous-continent américain, ou 9 habitants sur 10 vivent désormais dans des pays à régime libéral, contre 3 auparavant. En Argentine, le président Alfonsin a fait poursuivre les chefs des trois juntes qui s'étaient succédé depuis 1976. Ils ont été condamnés à la prison à vie à l'issue d'un très long procès.