Du moins, la violence ne se sera pas aggravée dans cette région du Proche-Orient. Il en va de même de l'interminable conflit Iran-Iraq, où la « grande offensive » iranienne, destinée à liquider le régime de Saddam Hussein à Bagdad, n'a pas été renouvelée après une première tentative au début de l'année. Il est vrai qu'une escalade dangereuse s'est produite en avril, avec les premières attaques de l'aviation iraqienne contre les pétroliers venant s'approvisionner au terminal iranien de Karg.
Mais cela n'a tout de même pas conduit à l'embrasement tant redouté du Golfe. Et le marché pétrolier, toujours déprimé, en est venu à s'accommoder d'une guerre sans laquelle la production serait encore plus excédentaire et les pressions à la baisse des prix plus irrésistibles...
Pas d'aggravation non plus des conflits en Afrique, malgré la déception qu'a constituée, en novembre, la non-exécution par le colonel Kadhafi de l'accord conclu deux mois plus tôt avec la France pour l'évacuation du Tchad. Les deux armées, il est vrai, ne s'étaient jamais affrontées pendant les quinze mois de l'opération Manta, et le résultat de ce nouvel épisode est surtout de consolider le fait accompli de la partition du Tchad.
Une détente s'est produite en revanche au sud du continent, avec les accords de normalisation conclus par la République sud-africaine avec ses deux voisins révolutionnaires, le Mozambique et l'Angola. Mais, si le progrès est réel, on est encore loin d'assister au règlement du conflit de Namibie et à l'arrêt des activités de guérilla qui minent les régimes de la région.
Et l'attribution du prix Nobel de la paix au révérend Desmond Tutu, premier des protestataires anti-apartheid en Afrique du Sud, tout comme l'aggravation dramatique de la famine dans les pays du Sahel, en Éthiopie et au Mozambique confirment, si besoin en était, que la stabilité du continent passe avant tout par la solution des problèmes économiques et sociaux qui l'assaillent.