Mais ces augmentations du taux des contraventions ont été atténuées par l'approche de l'élection présidentielle, avec son amnistie traditionnelle : les automobilistes fautifs sont parvenus, pour beaucoup d'entre eux, à éviter tout règlement en faisant traîner les choses…

La nouvelle signalisation routière

La direction des routes et de la circulation routière a annoncé le 18 novembre 1980 une refonte complète de la signalisation de jalonnement tant sur les routes que sur les autoroutes. Alors que la signalisation horizontale (lignes blanches, flèches de rabattement) a été nettement améliorée au fil des ans, que la signalisation de priorité était modifiée et harmonisée, les panneaux indicateurs de direction, surabondants ou insuffisants selon les cas, disharmonieux, restaient très mal perçus par les usagers de la route.

Couleurs

Cette signalisation de jalonnement n'avait pas suivi le développement du réseau urbain ni du réseau autoroutier. Désormais les indications de direction seront classées selon leur importance et les mentions seront de couleur différente : vert, blanc et bleu. Le vert est réservé à la signalisation des villes les plus importantes et apparaîtra sur le meilleur itinéraire reliant ces villes entre elles. Le blanc restera la couleur des informations d'intérêt local, quartier urbain, ville moyenne et grande ville, en dehors des liaisons vertes. Le bleu sera toujours utilisé sur les autoroutes.

La jonction entre les différents types de réseaux suivra un principe unique : les couleurs seront celles que l'automobiliste trouvera sur la voie qu'il va emprunter : sur autoroute, les indications relatives aux sorties apparaîtront en vert ou en blanc suivant le code de couleur adopté sur la route sur laquelle débouche la sortie, et, inversement, sut la route, le bleu apparaîtra aux carrefours offrant l'accès à une autoroute.

Les nouveaux panneaux seront tous autoréfléchissants, lisibles et leur emplacement ne nuira pas à la visibilité dans les carrefours ; la présignalisation des intersections sera plus fréquente. Sur les autoroutes, les portiques, très chers, seront presque tous remplacés par des potences simples et des panneaux situés à droite, mais aussi à gauche.

De plus, les échangeurs autoroutiers seront numérotés, et les numéros d'autoroutes systématiquement rappelés, comme cela se fait couramment à l'étranger.

Tout ne changera pas en un jour, loin de là : il s'agit d'une œuvre immense, coûteuse et à long terme. Il a fallu six ans d'expérimentation pour la mettre au point. Et dix ans pour que le réseau français soit rénové entièrement. Il en coûtera au moins 250 millions de F. C'est pourquoi, on ne peut que regretter que cette nouvelle signalisation n'ait pu être harmonisée au niveau européen. Cette harmonisation souhaitée est d'ailleurs une des raisons du retard pris par la France. Mais chaque pays de la communauté européenne a désormais choisi son système. La France, aussi, aura le sien propre.

Sécurité : le nombre d'accidents recommence à diminuer

L'amélioration spectaculaire de la sécurité routière depuis 1972 avait marqué une pause en 1979, avec une augmentation du nombre des accidents de 2,2 % et du nombre de tués de 2,8 %, taux voisins de l'accroissement de la circulation (+ 3 %). Cette pause signifiait-elle qu'un palier avait été atteint ? Les chiffres de 1980 montrent qu'il n'en est rien. Au premier trimestre 1981, si on enregistre moins d'accidents chez les utilisateurs des deux-roues, par contre les accidents d'automobiles sont en nette progression. Le nombre des tués est de 110 (+ 7,6 % par rapport au premier trimestre 1980) et celui des blessés de 2 440 (+ 6,6 %).

Victimes

En effet, les routes françaises ont été plus sûres en 1980 qu'en 1979, sauf pour les deux-roues. Globalement, le nombre d'accidents a diminué de 1,9 %, celui des blessés de 2,4 % et 12 543 personnes sont mortes, soit 63 (0,5 %) de plus qu'en 1979.

Or, compte tenu de l'existence en 1980 d'une journée supplémentaire (année bissextile) et d'un accroissement du volume moyen de la circulation de l'ordre de 2,5 % par rapport à 1979, il apparaît que la fréquence de l'ensemble des accidents en fonction du trafic (kilomètres parcourus) a diminué de 5 % en 1980 et celle des accidents mortels de 2,5 %.