Jean-Edern Hallier, poursuivi par sept journalistes (Léon Zitrone, Michel Bassi, Roger Gicquel, Étienne Mougeotte, Jean-Pierre Elkabach, Alain et Patrice Duhamel) pour les épithètes dont il les avait affublés lors de son apparition à la télévision le 6 juin 1979 dans le cadre de la campagne pour les élections à l'Assemblée européenne, devra verser 5 000 F de dommages et intérêts à chacun d'eux.
Hara Kiri connaît quelques démêlés avec la justice à la suite d'actions de personnalités qu'il prend pour vedettes (l'épouse du président de la République et la chanteuse Dalida) et qu'il place dans des situations qu'elles n'apprécient guère ! Enfin, Zina Rouabah, directrice de Libération, est toujours poursuivie pour « publications d'annonces attirant l'attention sur des occasions de débauche ». Avec plus de dix procès en moins d'un an, elle détient le record de la personne la plus poursuivie en France pour des délits de presse !
Étranger
– La Grande-Bretagne retrouve le 12 novembre 1979 son Times, après onze mois et douze jours d'interruption. L'entreprise Times Newspaper Ltd a perdu quelque 30 millions de livres. L'annonce de l'amputation de 2,7 milliards de livres sur les crédits alloués aux services extérieurs de la BBC — ce qui entraînerait la suppression d'émissions en plusieurs langues étrangères, dont le français — provoque une vive protestation d une centaine de députés. Le gouvernement renonce, mais, le 28 février 1980, un programme de compression des dépenses portant sur 130 millions de livres est annoncé.
– La situation de la presse en Iran continue de se dégrader à un point tel que 258 journalistes élèvent une protestation contre ce qu'ils estiment être « une loi plus rétrograde que celle du régime déchu ». En fait, est publiable tout ce qui ne déplaît pas à l'imam Khomeiny. Une trentaine de titres sont interdits. L'imprimerie du quotidien Ayandegan est saisie, et douze collaborateurs du journal sont arrêtés. Le bureau de l'agence américaine Associated Press est fermé et quatre correspondants sont expulsés pour « diffusion de fausses nouvelles ». Les journalistes étrangers sont informés, le 22 novembre 1979, qu'ils devront observer un « code de conduite ».
– Jacobo Timmerman, fondateur et directeur du journal La Opinion est expulsé d'Argentine et déchu de sa nationalité. Une association de parents des journalistes arrêtés (40) ou disparus (55) est créée à Buenos Aires. Un journaliste communiste de l'hebdomadaire Informe est assassiné.
– À T'ai-wan, les dirigeants de la revue d'opposition Formose sont arrêtés et condamnés à des lourdes peines d'emprisonnement.
– Salamat Ali, correspondant au Pakistan de l'hebdomadaire Far Eastern Economic Review, est condamné à un an de travaux forcés par un tribunal militaire pour « propagation de fausses nouvelles ».
– En Égypte, l'hebdomadaire Al Chaab, organe du Parti du travail socialiste (opposition légale), est suspendu.
– Le directeur du quotidien Millyiet tombe sous les balles de tueurs en Turquie.
– Le journaliste libanais Selim Laouzi est assassiné, et un journaliste libyen exilé à Londres, Mustapha Ramadan, est abattu de plusieurs balles.
– Au bout de neuf semaines de réunion étalées sur deux ans, la Commission internationale d'étude des problèmes de communication, présidée par Sean McBride, remet son rapport au directeur général de l'UNESCO, Amadou Mahtar M'Bow. Elle suggère que chaque pays se dote d'une agence de presse nationale ou d'un réseau de radiodiffusion capable d'atteindre les régions isolées et alimenté par une production nationale ou régionale ; elle recommande, dans le domaine des communications par satellites, « l'établissement de taux préférentiels pour certains types de transmission à destination ou en provenance des pays en voie de développement »; elle tente de définir le rôle et la responsabilité des journalistes et des correspondants étrangers ; elle étudie le problème des droits de réponse. Enfin, elle examine le rôle de la presse dans la défense des droits de l'homme.
Édition
La libération du prix des livres, décidée par l'arrêté du 24 février 1979 du ministre de l'Économie et des Finances René Monory, intervient le 1er juillet 1979. Désormais, le prix conseillé n'existe plus. L'éditeur cède ses ouvrages aux points de vente à un prix net. Le libraire fixe lui-même le prix que doit régler l'acheteur.