Premier ministre : Raymond Barre, app. UDF.

Ministres

Justice, garde des Sceaux : Alain Peyrefitte, RPR. Santé et famille : Simone Veil. Intérieur : Christian Bonnet, UDF-PR. Affaires étrangères : Louis de Guiringaud***. Défense : Yvon Bourges, RPR. Travail et participation : Robert Boulin, RPR. Coopération : Robert Galley, RPR. Économie : René Monory, UDF-CDS. Budget : Maurice Papon, RPR. Environnement et cadre de vie : Michel d'Ornano, UDF-PR. Éducation : Christian Beullac. Universités : Alice Saunier-Seïté, UDF-PR. Agriculture : Pierre Méhaignerie, UDF-CDS. Industrie : André Giraud. Transports : Joël Le Theule, RPR. Commerce et artisanat : Jacques Barrot, UDF-CDS. Commerce extérieur : Jean-François Deniau, UDF-PR. Condition féminine : Monique Pelletier**, UDF-PR. Jeunesse, sports et loisirs : Jean-Pierre Soisson, UDF-PR. Culture et communication : Jean-Philippe Lecat.

Secrétaires d'État autonomes

Postes et télécommunications : Norbert Segard, app. UDF. Anciens combattants : Maurice Plantier, RPR.

Secrétaires d'État auprès du Premier ministre

Fonction publique : Jacques Dominati, UDF-PR. Relations avec le Parlement : Jacques Limouzy, RPR. Recherche : Pierre Aigrain*.

Secrétaires d'État auprès d'un ministre

Justice : Jean-Paul Mourot*, RPR. Santé et famille : Daniel Hoeffel, centre. Intérieur ; TOM-DOM : Paul Dijoud, UDF-PR. Intérieur ; collectivités locales : Marc Becam, app. RPR. Affaires étrangères : Pierre Bernard-Raymond*, CDS. Travail et participation ; formation professionnelle : Jacques Legendre, RPR. Travail et participation ; travailleurs manuels et immigrés : Lionel Stoleru, UDF-PR. Travail et participation ; emploi féminin : Nicole Pasquier, UDF-PR. Environnement et cadre de vie ; logement : Marcel Cavaillé, UDF-PR. Environnement et cadre de vie ; environnement : François Delmas, UDF-PR. Éducation : Jacques Pelletier. Agriculture : Jacques Fouchier, UDF-CNIP. Industrie ; petite et moyenne industrie : Jean-Pierre Prouteau, UDF-rad.

* Nouveaux membres du gouvernement.

** Membres du précédent gouvernement à un poste différent.

*** Remplacé le 29 nov. par Jean François-Poncet.

La pêche aux voix ou aux moules

Rentrée parlementaire morose et même aigre le 2 octobre 1978. Non pas tant à cause d'une opposition qui vote sans illusion une motion de censure. Plutôt à cause du désenchantement des centristes et surtout des relations qui se tendent entre le RPR et le gouvernement. Raymond Barre se montre plutôt placide et cherche à dédramatiser. Mais à peine les députés sont-ils revenus à l'Assemblée que le RPR adresse une mise en garde solennelle au gouvernement. Raymond Barre reçoit une délégation composée de Claude Labbé (président du groupe parlementaire), de son second, Jean Falala, et du délégué politique du mouvement, Yves Guéna. On s'explique. Jacques Chirac déclare peu après qu'il y a « trêve » au Parlement, mais que le RPR constitue le recours.

En fait, Valéry Giscard d'Estaing confirme Raymond Barre à la tête du gouvernement et lui demande par écrit de consacrer ses efforts prioritaires à la réduction du rythme de hausse des prix, à la recherche de la compétitivité, au chômage et à la lutte contre la criminalité.

Les sondages s'améliorent au même moment pour le président de la République et son Premier ministre. Celui-ci incarne plus que jamais une politique économique de rigueur, de remise en ordre et d'assainissement. Il jouit d'un prestige personnel assez imposant chez les chefs de gouvernement étrangers. Les Français ont souvent de l'estime pour lui. Cependant, le chômage augmente toujours, le RPR grignote son autorité, et sa popularité s'en ressent.

Michel Debré, paladin de l'indépendance nationale et idole des militants gaullistes, part à l'assaut de la commission de Bruxelles qui veut distribuer de l'argent pour financer la campagne européenne. Il demande, lui aussi, une renégociation du traité de Rome. Quand le Premier ministre consulte le mouvement gaulliste sur le triple problème du cumul des mandats, de l'introduction de la proportionnelle pour les élections municipales des villes de plus de 30 000 habitants, et du financement public des partis politiques, c'est un « non » franc et massif aux deux premières questions. Un « peut-être » sceptique à la troisième.