Le physicien anglais Dirac a élaboré une théorie reliant la quantification des charges électriques à l'existence de charges magnétiques également quantifiées. Mais plus récemment, le physicien hollandais G. t'Hooft et le Soviétique A. Poliakov ont montré que la superposition de plusieurs champs électromagnétiques pouvait créer des singularités assimilables à des monopôles.

Rayons cosmiques

Mais ces particules monopôles, c'est-à-dire porteuses d'une charge magnétique uniquement nord ou sud, personne n'en avait vu. Et l'on n'a pas d'espoir de les créer en laboratoire (la théorie montre qu'il faudrait des énergies bien supérieures à celles des plus puissants accélérateurs). Peut-être en existe-t-il dans l'Univers, résidus du big-bang originel ou de l'impact de rayons cosmiques sur la matière.

P.B. Price et son équipe de chercheurs américains avaient, en septembre 1973, envoyé à 40 m d'altitude, à bord d'un ballon, un détecteur de rayons cosmiques très lourds, fait d'un empilement de 35 couches de matière plastique (Lexan). Il a fallu deux ans pour examiner, millimètre par millimètre, les traces recueillies. L'une d'elles est attribuée par Price au passage d'un monopôle magnétique d'une masse plusieurs centaines de fois supérieure à celle du proton. Cette interprétation est contestée par plusieurs physiciens, dont le prix Nobel Alvarez, qui attribuent la trace observée à l'impact d'un noyau très lourd du rayonnement cosmique, ce qui serait déjà très intéressant. La chasse aux monopôles est ouverte.

La vie

Biologie-biochimie

Les progrès en endocrinologie

Les acquisitions récentes de l'endocrinologie ont placé le cerveau à l'étage supérieur du système hormonal (Journal de l'année 1973-74). Informé des conditions du milieu intérieur comme de l'environnement, le cerveau produit deux types de molécules porteuses d'information : des monoamines et des hormones hypothalamiques. Ces substances agissent sur l'hypophyse, naguère encore considérée comme le chef d'orchestre du système endocrinien, mais dont on sait maintenant qu'elle agit comme un relais qui transmet les ordres aux diverses glandes-cibles : thyroïde, surrénales, glandes sexuelles, etc. Ce système de relais se traduit par une amplification de l'ordre d'un facteur 1 000 d'une structure à la suivante, et par un étalement dans le temps de l'action hormonale.

Diagnostic

Les progrès réalisés cette année comportent d'abord l'utilisation à des fins diagnostiques de deux hormones sécrétées par l'hypothalamus :
– la TRH, qui induit la libération par l'hypophyse de la thyréostimuline, laquelle à son tour ira, comme son nom l'indique, stimuler la thyroïde ;
– la LHRH, qui induit la libération par l'hypophyse de deux hormones : la FSH, qui stimule la production de la folliculine par l'ovaire, et la LH, qui stimule la production de progestérone.

Lorsqu'un axe hypothalamus — hypophyse — glande-cible est défaillant, la connaissance des hormones hypothalamiques permet de localiser la déficience : une insuffisance thyroïdienne ou ovarienne peut avoir son origine dans un déficit soit de la glande elle-même, soit de l'hypophyse, soit de l'hypothalamus.

La méthode exige qu'on dispose d'une bonne technique de dosage des hormones hypophysaires (et aussi, le cas échéant, des hormones du placenta). Elle est fournie par des réactions immunologiques. Ces hormones sont des glycoprotéines constituées par une chaîne α interchangeable et une chaîne β spécifique : un sérum anti-β en permet le dosage spécifique. C'est cette technique qui a permis d'établir que l'hormone hypothalamique LHRH peut stimuler à la fois la production par l'hypophyse de FSH et de LH, selon le taux des hormones sexuelles circulant dans le sang.

D'autres applications sont envisagées. Par modification de la molécule de LHRH on pourrait obtenir un analogue soixante fois plus actif ou un analogue inactif capable de bloquer le récepteur à LHRH de l'hypophyse et d'empêcher l'ovulation, déterminée par une décharge de LH : moyen de contraception efficace, sans inondation par les hormones sexuelles comme avec les méthodes actuelles.