Sur l'autoroute A2, le dernier tronçon Combles–Hordain, de 42 km, a été également mis en service : l'autoroute du Nord relie ainsi désormais Paris à Bruxelles. Cette première voie internationale reliant notre capitale à une capitale étrangère a été inaugurée par le roi des Belges et le président de la République.

Enfin, commencé en 1965, le boulevard périphérique parisien a été terminé en avril 1973. Il est long de 35 km.

Informations

Le Centre national d'informations routières centralise toutes les données (embouteillages, points chauds, accidents) qui surviennent sur l'ensemble du réseau routier français. Son action est complétée par celle de 5 Centres régionaux d'informations et de circulation routière (CRICR) qui exercent sur le réseau une surveillance continue 24 h sur 24.

Ils sont donc en mesure :
– de déclencher rapidement les interventions nécessaires ;
– d'informer le public et les services ;
– et, ce qui est peut être plus important encore, de dénombrer tous les problèmes qui se posent, de mesurer leur importance et de préparer les solutions à leur apporter.

Cette année, quatre opérations de grande envergure sont entrées en service :
– l'exploitation automatique du fuseau Paris–Côte normande, destinée à faciliter les retours de week-end ;
– l'opération Aquitaine de délestage automatique sur le trajet Tours–Bordeaux, avec des itinéraires bis ;
– deux opérations jumelées permettant d'améliorer l'écoulement des pointes de trafic entre l'entrée nord de Lyon et l'accès 6 l'autoroute A7 au sud de Vienne.

Délestage

Ces itinéraires ne sont jamais obligatoires, mais permettent aux automobilistes désireux d'échapper aux embouteillages d'emprunter des itinéraires de dégagement étudiés par la direction des routes et qui sont parfaitement balisés.

Ce sont des ordinateurs qui calculent ces itinéraires. L'ensemble du réseau est jalonné d'appareils de comptage électronique : en fonction de la circulation aux points critiques, un ordinateur commande en différents points du réseau des panneaux de signalisation variable.

90 % des accidents sont dus aux conducteurs

D'après J.-C. Perier, directeur de la gendarmerie nationale, le nombre total des accidents et des blessés constatés par ses seuls services, de 249 817 et 353 386 en 1971, est passé respectivement à 274 491 et 338 139 en 1972, soit 9,9 et 9,8 % d'augmentation, alors que l'accroissement du volume de la circulation n'a pas dépassé 6,2 % pour la même période.

Note réconfortante, toutefois : l'augmentation du nombre des morts sur la route, qui était de 7,5 % en 1970-71, n'est plus que de 2,5 %.

Autres chiffres qui inquiètent les responsables de la sécurité routière : rien que pour la gendarmerie nationale, le nombre des infractions relevées pour excès de vitesse est passé de 28 000 au premier trimestre 1972 à 44 000 au cours du quatrième. Et celui des dépistages antialcooliques, de 21000 à... 64 000. En outre, il semble que les conducteurs soient responsables de plus de 90 % des accidents, soit par infraction, soit par erreur, ignorance ou négligence, le matériel n'étant finalement que rarement la cause d'un accident.

Les principaux accidents sont dus à des infractions :
– excès de vitesse (25,5 %) ;
– inobservation de la priorité (16,6 %) ;
– alcool (8,2 %) ;
– circulation à gauche (8,8 %) ;
– inattention et fatigue (7,9 %) ;
– infractions des piétons (8,2 %) ;
– changements de direction intempestifs (6,6 %) ;
– dépassements irréguliers ou interdits (6 %).

Les véhicules en mauvais état mécanique ne seraient responsables que de 1,5 % des accidents, tandis que les intempéries, le mauvais état des chaussées, les animaux errants seraient la cause de 5,5 % des accidents au total.

Sur 1 227 accidents corporels (1 127 en 1971) constatés sur les 1 639 km d'autoroutes françaises, on note une augmentation importante du nombre des tués (264 contre 221), tandis que les blessés ne sont plus que 2 406 (contre 2 468 en 1971). L'aggravation constante des accidents sur autoroute se confirme cette année : il y a eu huit fois plus de tués qu'en zones urbaines, et un peu moins de deux fois plus qu'en dehors des agglomérations.

Permis

L'Organisme national de sécurité routière (ONSER) a réalisé cette année une enquête sur la mémoire et la compétence des titulaires du permis de conduire. Les résultats en sont très pessimistes : si, demain, l'ensemble des conducteurs de véhicules automobiles étaient soumis à un examen concernant la signalisation routière, et si la seule bonne réponse admise devait contenir la signification correcte et complète des panneaux, seulement 2,25 % d'entre eux conserveraient leur permis.