Les autorités israéliennes restent intimement persuadées que le temps joue en faveur de l'État hébreu et que les Arabes, las d'une situation qui n'en finit pas de pourrir, accepteront de négocier aux conditions de Jérusalem. Pari difficile si l'on sait que ces fameuses conditions sont jugées inacceptables par l'Égypte, la Syrie et la Jordanie.

Japon

104 660 000. 284. 1,1 %.
Économie. PNB (69) 1 626. Production (69) : G 197 ; A *125 ; I 222. Énerg. (*69) : 2 828. C.E. (69) : 14 %.
Transports. (*69) : 274 378 M pass./km, 60 054 M t/km. (*69) : 6 933 600 + 8 212 200.  : 27 004 000 tjb. (*69) : 11 564 563 000 pass./km.
Information. (69) : 169 quotidiens ; tirage global : 51 498 000. (68) : *25 742 000. (69) : *21 879 000. (69) : 1 585 000 fauteuils ; fréquentation : 287 M. (69) : 19 898 988.
Santé. (68) : 111 126. Mté inf. (69) : *15,3.
Éducation. (68). Prim. : 9 383 182. Sec. et techn. : 9 593 103. Sup. : 1 526 764.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Eisaku Sato, réélu par le Parlement le 14 janvier 1970.

Performances spectaculaires

La fin du miracle économique ? En 1971, le produit national brut, en volume, n'a augmenté que de 6,1 %. Ce remarquable taux de croissance correspond presque, ici, à une stagnation : la progression annuelle était supérieure à 10 % depuis 1966.

En 1971, la production d'acier a même reculé. Mais près de 6 millions d'automobiles ont été produites, 30 % de la production a été exportée, dont 1 300 000 voitures de tourisme (ventes presque doublées par rapport à 1970), représentant approximativement les deux tiers de la production française. En avril 1972 a commencé la construction du plus grand bateau du monde, un superpétrolier de 477 000 t, cependant que sont créés des chantiers permettant le lancement de navires de plus d'un million de tonnes.

Les performances du Japon demeurent toujours aussi spectaculaires dans le domaine économique, à tel point que les industriels, pour éviter de perturber les marchés mondiaux, ont parfois accepté (sidérurgie, textile) de réduire leurs ventes à destination de l'Europe et des États-Unis. Le taux de croissance doit remonter, mais sans atteindre les niveaux records des années 60.

Problèmes monétaires

L'excédent de la balance des paiements a avoisiné 8 milliards de dollars en 1971 (environ 40 milliards de francs) et les réserves de devises du pays 16,5 milliards de dollars à la fin d'avril 1972. Le Japon est devenu, de loin, le pays le plus riche du monde, d'autant plus facilement que ce sommet a été atteint moins par une progression prodigieuse de ses exportations que par des mouvements de capitaux spéculant sur une dévaluation du dollar et une réévaluation du yen.

En août 1971, les dollars se sont précipités vers Tokyo : 2,7 milliards de dollars se sont engouffrés durant la première semaine après l'arrêt de la convertibilité or du dollar. L'annonce de l'instauration d'une surtaxe de 10 % frappant les importations aux USA a durement secoué les milieux industriels d'un pays dont environ le tiers des exportations est dirigé vers les États-Unis. De très fortes pressions — américaines essentiellement — se sont alors exercées pour une réévaluation du yen. Celle-ci s'est opérée en décembre (+ 7,66 %), en même temps que la dévaluation du dollar. Le yen se trouve en réalité réévalué de près de 17 % par rapport au dollar. Cette guerre économique aboutit à un revirement de l'opinion publique. D'après un sondage, en janvier 1972, la Chine — et non plus les États-Unis — est au premier rang des pays avec lesquels les Japonais souhaitent entretenir des relations d'amitié.

Renversement

La Chine reste encore à l'ordre du jour. À la fin d'octobre 1971, le Japon, copiant l'attitude des États-Unis, vote contre l'entrée de la Chine populaire à l'ONU et l'exclusion de Formose, avec laquelle sont entretenues des relations privilégiées. Mais, après l'opposition qui réclame, dès le début de novembre, la reconnaissance de la Chine populaire (ajoutant que Formose en fait partie intégrante), le gouvernement, avec réalisme, reconsidère sa position. Cette reconversion est accélérée par l'annonce du voyage à Pékin du président Nixon, et aussi par le choix du monde des affaires préférant le marché (encore hypothétique) de la Chine populaire, incomparablement plus étendu que celui de Formose. Le 29 février 1972, par l'intermédiaire du ministre des Affaires étrangères, le gouvernement Sato annonce que « Tokyo cherchait à normaliser ses relations avec Pékin sur la base du principe que la Chine est une et que Pékin représente la Chine ».