D'octobre à fin janvier 1972, l'agitation à Chypre en faveur de l'Enosis (rattachement de l'île à la Grèce) et du général Grivas se développe. Début février, à la suite d'un vol d'armes dans un camp militaire, la police chypriote procède à de nombreuses arrestations parmi les partisans de l'ex-chef de l'EOKA.

Ultimatum

Le 11 février, la crise éclate entre Athènes et Nicosie. Le gouvernement du général Papadopoulos fait remettre à Mgr Makarios une note comminatoire le sommant de désarmer sa police et de constituer un « gouvernement d'union nationale ».

On devait apprendre par la suite qu'Athènes exigeait que des partisans du général Grivas soient introduits dans un ministère, duquel serait exclue la gauche (qui avait recueilli aux dernières élections 42 % des suffrages populaires). Le général Papadopoulos insistait tout autant pour que l'ethnarque remette à la garde nationale (encadrée par des officiers envoyés d'Athènes) les armes qu'il avait secrètement importées de Tchécoslovaquie en janvier.

Un porte-parole du gouvernement chypriote déclare, le 14 janvier, que la note d'Athènes « constitue une insulte humiliante » infligée à l'ethnarque. Celui-ci est soumis, dans les semaines suivantes, à diverses pressions : les partisans de Grivas organisent des manifestations ; le 2 mars, le saint-synode de Chypre, composé de trois évêques, demande à Mgr Makarios de démissionner de ses fonctions de président de la République ; le 11 mars, la Turquie, qui se solidarise avec la Grèce, laisse entendre qu'elle pourrait intervenir militairement à Chypre.

Remaniements

Le 13 mars, le gouvernement de Nicosie cède aux injonctions d'Athènes. Il place les armes tchécoslovaques sous le contrôle des forces de l'ONU stationnées dans l'île. Le chef de l'État chypriote en informe, le lendemain, le général Papadopoulos, et déclare, le 20 mars : « Ma démission risque de déboucher sur un désastre national. » Mais les trois évêques du saint-synode reviennent à la charge le 27 mars pour demander à l'ethnarque d'abandonner également ses fonctions ecclésiastiques, requête qu'ils renouvellent le 1er juin.

Entre-temps, Mgr Makarios s'entretient secrètement avec le général Grivas, avec qui il avait tenté, mais en vain, de se réconcilier. En outre, le président chypriote procède à des remaniements ministériels susceptibles de rassurer le gouvernement grec. Le 5 mai, le ministre des Affaires étrangères Spyros Kyprianou, considéré par Athènes comme un adversaire, annonce qu'il est contraint de démissionner. Son départ ouvre la voie à la constitution, en juin, d'un nouveau gouvernement.

Corée du Nord

14 280 000. 118. 2,5 %.
Institutions. République démocratique et populaire, proclamée le 8 septembre 1948. Constitution de 1948. Président du présidium : Choi Yong Kun. Secrétaire général du parti et Premier ministre : Kim II Sung.

Surprise : le dialogue entre les deux Corées s'amorce. Le 8 juin 1972, des discussions entre les experts des deux Croix-Rouges coréennes aboutissent à un accord partiel sur le projet d'ordre du jour concernant le problème de la réunification des familles séparées depuis la fin de la guerre. Le 16 juin, les deux Croix-Rouges décident de poursuivre leurs pourparlers. Dix jours plus tard, Kim II Sung déclare à un journaliste américain qu'il est prêt à rencontrer Park Chung Hee pour discuter des relations entre les deux pays.

Corée du Sud

32 430 000. 329. 2,5 %.
Économie. PNB (69) 227. Production (69) : G 185 ; A *140 ; I 311. Énerg. (*69) : 641. C.E. (69) : 9 %.
Transports. (*69) : 11 077 M pass./km, 7 328 M t/km. (*69) : 50 300 + 39 800.  : 849 000 tjb. (*69) : 138 430 000 pass./km.
Information. (67) : 42 quotidiens ; tirage global : 2 243 000. (69) : *3 242 000. (69) : *246 000. (67) : 429 800 fauteuils ; fréquentation : 173,2 M. (69) : 562 111.
Santé. (69) : 13 240.
Éducation. (68). Prim. : 5 548 577. Sec. et techn. : 1 519 343. Sup. : 172 410.
Institutions. République, proclamée le 15 août 1948. Constitution de 1962 amendée par référendum le 17 novembre 1969. Régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Park Chung Hee, réélu le 27 avril 1971. Premier ministre : Kim Chong Pil.

État des émirats arabes unis

180 000. 2.
Institutions. État fédéral indépendant le 2 décembre 1971. Chef de l'État : cheikh Zayed Ben Sultan Al Nahyane, souverain d'Abou Dhabi. Chef du gouvernement : cheikh Maktoum ben Rached Al Maktoum, prince héritier de Dubaï. (Membres de la fédération : Abou Dhabi, Dubaï, Chardja, Foudjeira, Adjman, Om el Kaywayn, Ras el Kheima.)

La jeune fédération

L'indépendance de l'État des émirats arabes unis (EEAU) — fédération de six des neuf principautés du golfe Persique — a été proclamée officiellement le 2 décembre 1971.