Si le renforcement des positions a été particulièrement net sur les marchés belge et italien, l'amélioration a été très légère en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Il y a eu stabilité en Suisse, affaiblissement en Allemagne de l'Ouest, aux Pays-Bas et en Espagne.
Structure améliorée
L'essor des exportations françaises vers les pays hors zone franc a surtout concerné les demi-produits (+ 31,9 %) et produits finis (+ 33,9 %), parmi lesquels les biens d'équipement (+ 30,9 %) et les biens de consommation (+ 37,1 %).
La structure des exportations s'est améliorée, parce que comprenant davantage de produits à forte valeur ajoutée. La part des produits finis est passée de 46,5 à 48,5 %. En y incluant les produits des industries agricoles et alimentaires, on parvient à un taux de 58 %.
La poursuite du développement des ventes d'équipement est un phénomène remarquable, bien que celles-ci aient été limitées par le manque de capacités de production disponibles.
La faiblesse de la demande de biens de consommation sur le marché intérieur a incité les entreprises à se tourner vers l'extérieur et à satisfaire les besoins accrus de la clientèle étrangère, en particulier dans des secteurs comme l'automobile et les textiles.
Du côté agricole, le montant des livraisons n'a augmenté que modérément (+ 14,1 %), compte tenu du plafonnement des ventes de céréales.
L'évolution des importations de l'étranger en 1970 montre, par groupes de produits, une progression accentuée des produits énergétiques (+ 28,7 %), des demi-produits (+ 26 %), où le marché a été gravement déséquilibré entre l'offre et la demande durant le 1er semestre, et des biens d'équipement (+ 23,5 %), où le déficit de la balance commerciale a été, en valeur absolue, presque du même ordre de grandeur qu'en 1969 (– 4 300 millions environ).
Le ralentissement des importations françaises en 1970 tient à la quasi-stagnation des biens de consommation (en hausse de 5,5 % seulement, contre + 41,6 % entre 1968 et 1969), découlant de l'atonie de la demande intérieure. De 19 % en 1969, la part des biens de consommation dans les importations originaires des pays hors zone franc tombera à 16,9 %.
Concurrence renforcée
L'environnement international en 1971 risque d'être moins favorable à une expansion de nos exportations qu'en 1969 et 1970, à la suite du freinage de la conjoncture chez nos principaux partenaires. La demande s'achemine vers un rythme modéré et la concurrence internationale se renforce.
En outre, l'accélération de la croissance de la production industrielle et la reprise de la consommation des particuliers se confirment au printemps et pèsent sur les importations.
En mars, tant les importations que les exportations toutes zones atteignent en valeur FOB un niveau record de près de 10,2 milliards de francs.
Face à la concurrence étrangère, l'industrie française n'est pas sans atouts. Mais peut-être faudra-t-il procéder à une régulation de la demande interne pour ne pas altérer la propension à exporter.
On bute sur la limite structurelle de la capacité à exporter des entreprises. Repousser cette limite est l'une des tâches majeures pour 1971.
De plus, la hausse des coûts d'approvisionnement en pétrole brut risque d'influer grandement sur les importations de l'espèce, qui pourraient s'accroître d'au moins 30 % en valeur.
Les prévisions envisagent une progression des exportations globales de l'ordre de 15 % environ en 1971, à peine plus que pour les importations. Le taux de couverture des échanges refléterait alors une situation d'équilibre en termes FOB-FOB maintenue à peine au-dessus de 100 %, en tout cas très en deçà des objectifs du VIe Plan.