Du rivage les habitants gesticulent en vain pour tenter de faire comprendre le danger ; un avion prend l'air pour inciter le bâtiment, qui file à une vitesse (peut-être excessive) de 16 nœuds, à faire demi-tour.

Soudain la coque heurte un éperon. Les passagers et l'équipage, sont évacués et sauvés. Le paquebot (le second de la flotte commerciale française) ne tarde pas à prendre feu ; il est irrémédiablement perdu.

Ce naufrage sans perte de vies humaines s'accompagne d'une péripétie héroïco-comique : un milliardaire britannique, Colin Tennant, propriétaire de l'île Moustique, ulcéré des nappes de mazout et de fumée qui souillent son petit paradis personnel, prétend que l'épave doit demeurer son bien.

Quant au commandant du navire, Raymond Kerverdo, il est appelé à comparaître devant le tribunal maritime du Havre : « J'ai la conscience de n'avoir commis aucune négligence », a-t-il toujours dit pour sa défense.