Berliet : série de débrayages de durée variable lancés par les syndicats CGT, CFDT et FO entre le 25-III et le 5-V-70 pour l'obtention de primes de vacances et de fin d'année ; accord le 12-V-70.
Bâtiment
Le 12-II-70, l'ensemble des salariés dans le département des Bouches-du-Rhône. Grève nationale des ouvriers du bâtiment (CGT, CFDT) le 11-VI-70.
Services
Grève le 24-X-69 avec occupation chez Potin pour l'ouverture de négociations. Pour le même motif, grève de la faim de cinq délégués CFDT des Nouvelles Galeries à Saint-Laurent-du-Var et de quatre employés des mêmes établissements à Lille, du 22 au 26-I-70. Grève des 800 employés du casino de Monte-Carlo le 16-VI-70.
Cadres
Arrêt de travail dans l'après-midi du 20-V-70 et meeting à l'appel de la CGC.
PMU
75 % du personnel des agences en grève fin novembre. Le travail reprend le 4-XII-69.
Agriculture
Diverses manifestations paysannes organisées le 28-X-69, dans le Centre et le Sud-Ouest, à l'appel du Comité de Guéret. Le 20-XI-69, une centaine de salariés CFDT occupent le siège de la FNSEA pour l'ouverture de négociations sur les salaires. Manifestations à Brest, Quimper, Morlaix contre le dépérissement économique de la région. Grève du personnel dans les usines du groupe Perrier (salaires) du 4-VI-70 au 14-VI-70.
Chimie
Grève aux établissements Rhodiacéta le 20-X-69, à Lyon-Vaise ; le 20-I-70, grève et manifestation à Toulouse contre le licenciement de 600 salariés de l'Azote et produits chimiques ; le 17-II-70,séquestration d'une quarantaine de cadres par les ouvriers de la Société normande de l'Azote, en grève depuis plusieurs jours ; grève avec occupation à Air liquide, à Caen ; à partir du 13-V-70, grève illimitée aux usines Kuhlman de Marignac (Haute-Garonne) pour la mensualisation. Grève sur le tas à la SNPA de Lacq du 26-V au 8-VI-70 (FO et CFDT).
Pneumatique
Grève avec occupation, le 20-X-69, puis évacuation par les CRS, aux usines Hutchinson (Loiret) ; le 22-IV-70, grève de vingt-quatre heures (CGT et CFDT) aux usines Michelin : salaires.
Transports
Les 21 et 22-III-70, manifestation surprise des routiers paralysant plus de vingt-quatre heures la circulation sur les grands axes.
Ports et docks
Grève de vingt-quatre heures, le 29-IX-69, à l'appel de la CGT, puis grève perlée dans les ports de Dunkerque, de Nantes et de Bordeaux ; lock-out levé le 5-X-69. Nouvelles grèves de vingt-quatre heures les 15-16 et 20-XI-69 et le 17-II-70. Le 25-V-70, grève des dockers du port de Fos.
La mensualisation
Moins de deux mois après la remise du rapport des quatre sages au ministre du Travail le 27 février 1970, la mensualisation entre dans la voie des réalisations avec la déclaration d'intention du CNPF et des syndicats (20 avril 1970), immédiatement suivie de l'ouverture des négociations dans la Sidérurgie du Nord et de l'Est et à l'UIMM (Métallurgie).
L'idée d'une généralisation de la mensualisation avait été lancée par le président de la République au cours de sa campagne électorale et reprise le 16 septembre 1969 par le Premier ministre dans son discours devant l'Assemblée nationale sur la nouvelle société.
Quatre sages chargés par Joseph Fontanet d'étudier le contenu et les conséquences de la mensualisation devaient aboutir à la formulation de dix-neuf recommandations s'articulant autour de deux axes :
– mesures susceptibles de généralisation : il s'agit de dispositions relatives à la régularité et à la sécurité des ressources, aux conditions d'emploi et de travail visant à unifier les statuts d'ouvriers et d'employés ;
– passage à la réalisation : il s'agit des différentes mesures susceptibles d'accélérer le processus de mensualisation.
Dans la métallurgie et la sidérurgie, la mensualisation sera intégrale dans cinq ans, à la fin du VIe plan. Dans la chimie, l'accord du 19 juin prévoit qu'en juillet 1971 le statut du personnel horaire sera totalement aligné sur celui des employés : la mensualisation se fera en trois étapes.
Le coût de l'opération, encore mal connu, est évalué par les quatre sages à 6 % de la masse salariale ; le patronat l'estime, pour sa part, à 12 %.
La création des chambres sociales
Présenté en avril par Joseph Fontanet, ministre du Travail, le projet de loi créant des chambres sociales qui jugeraient « les différends qui peuvent s'élever à l'occasion de la constitution ou du fonctionnement des institutions représentatives du personnel dans l'entreprise » s'inscrit dans un double contexte :
– d'abord tenir les promesses de Grenelle (ce texte constitue le dernier volet du triptyque qui comprenait la création des sections syndicales et l'amélioration de la participation) ;
– ensuite dissuader les trop nombreuses directions d'entreprises où l'action syndicale constitue souvent un motif déguisé de licenciement.