Les ouvertures de classes neuves sont plus nombreuses que les fermetures, et la création de nouveaux postes d'instituteurs, bien qu'indispensable, demeure insuffisante, ce qui entraîne souvent une surcharge des classes. Officiellement, une école peut demander la création d'une nouvelle classe lorsque la moyenne des effectifs dans l'établissement dépasse 35 élèves par classe (37 en Seine-et-Oise, où la pénurie est particulièrement forte). Cette arithmétique est vivement contestée par les syndicats d'enseignants et les associations de parents d'élèves, qui ont pour slogan « 25 élèves par classe » et ont organisé de nombreux mouvements de protestation.
Bâtiments fonctionnels
La mise en place de la réforme de l'enseignement se produit de façon accélérée par la création de nouveaux collèges d'enseignement secondaire (CES). Ils étaient 733 en 1966-1967 contre 395 l'année précédente. Les nouveaux CES peuvent avoir trois origines : anciens collèges d'enseignement général, anciens premiers cycles de lycées, établissements entièrement neufs créés ex nihilo.
Un programme très important d'implantation de CES est en cours (140 établissements ont été livrés à la rentrée 1966), ce qui a permis de faire appel à la construction industrialisée.
Les bâtiments sont conçus selon un plan type et reproduits à de nombreux exemplaires ; de construction très rapide (quelques mois) et économique (de 12 % inférieur, selon le ministère, aux bâtiments traditionnels). Ce sont des parallélépipèdes métalliques de couleurs vives, d'une architecture un peu monotone, mais fonctionnelle.
Inconvénient souvent signalé de ce type de bâtiment : il est insuffisamment isolé de la chaleur et du bruit.
Un CES d'un type particulier et d'une architecture révolutionnaire a été ouvert en 1966 à Marly-le-Roi. Il s'agit d'un établissement expérimental destiné à étudier, en liaison avec l'Institut pédagogique national, la mise en œuvre des méthodes audiovisuelles.
On a également recours à la construction industrialisée pour bâtir des collèges d'enseignement technique, et plusieurs établissements ont été livrés, notamment dans la région parisienne.
BEP Brevet d'études professionnelles (industrielles, commerciales, administratives).
BEPC Brevet d'études du premier cycle.
CAP Certificat d'aptitude professionnelle.
CEP Certificat d'études primaires.
CFES Certificat de fin d'études secondaires.
CFP Certificat de formation professionnelle.
CEG Collège d'enseignement général.
CES Collège d'enseignement secondaire.
CET Collège d'enseignement technique (ou collège de second cycle).
40 élèves et plus
Mais leur prix est beaucoup plus élevé, en raison de l'outillage souvent très moderne dont ils disposent, et la standardisation des bâtiments est plus difficile, les besoins en locaux variant selon les spécialités enseignées.
De nombreux CET sont encore vétustes ou logés de façon très précaire (c'est le cas à Miramas, Lille, Grasse, Dreux, Bourg,...).
L'application de la réforme de l'enseignement et la création des collèges d'enseignement secondaire vont permettre d'alléger peu à peu les effectifs des lycées, qui logeront surtout, dans les années à venir, les classes du second cycle (seconde, première et terminales). Les classes de lycées continuent d'être très chargées, notamment les terminales, qui comptent souvent 40 élèves et plus.
Dans l'ensemble, la qualification des maîtres s'améliore. La proportion de professeurs non titulaires diminue. Dans certaines disciplines, comme les sciences naturelles, presque tous les professeurs sont au moins licenciés. Dans d'autres, malheureusement, en mathématiques, en lettres ou en philosophie, le nombre des professeurs titulaires demeure très insuffisant, et on doit recruter des enseignants qui n'ont pas une licence complète.
Un problème grave s'est également posé en 1966 : le manque de personnel de surveillance et d'agents de service faute de postes budgétaires en nombre suffisant. Cette situation regrettable a souvent eu des conséquences fâcheuses sur la discipline, le fonctionnement des services et l'entretien des bâtiments.
Plus de littéraires
Une tendance alarmante se dessine dans la répartition des élèves entre les disciplines. On constate en effet que les élèves se détournent de plus en plus des sections scientifiques et techniques au profit des littéraires, alors que les besoins en techniciens ne font que croître. Ce phénomène tient en partie à la forte proportion d'échecs au bac math élem et à la lourdeur excessive des programmes scientifiques. Cette surcharge si évidente a incité le ministère à amputer une bonne part des programmes de mathématiques des séries mathématiques élémentaires et mathématiques et technique pour le baccalauréat.