Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

dent (suite)

Anatomie

On distingue d’après la forme et la situation des dents sur les maxillaires : les incisives, les canines, les prémolaires et les molaires. La formule dentaire pour la dentition de lait et la dentition permanente est exprimée par le tableau suivant :

La partie visible de la dent qui émerge en dehors du maxillaire est la couronne ; la partie intra-osseuse comprise à l’intérieur du maxillaire est constituée par la racine. La couronne et la racine sont séparées par le collet, qui est une ligne plus ou moins sinueuse recouverte par la muqueuse gingivale.


Au maxillaire supérieur

Les incisives centrales et latérales ainsi que les canines n’ont qu’une seule racine.

L’incisive centrale a une couronne en forme de bec de flûte ; sa racine présente l’aspect d’une cheville.

L’incisive latérale est plus grêle que l’incisive centrale, avec des détails plus accentués.

La canine a une couronne en forme de fer de lance dont la face antérieure ou vestibulaire est plus bombée que celle des incisives. Sa racine est plus longue que celles de toutes les autres dents.

La première prémolaire a une couronne irrégulièrement cuboïde. La face triturante ou occlusale a la particularité typiquement humaine de paraître comme assemblée par 2 canines accolées par leur face interne ou palatine. Les deux pointes de la couronne sont appelées cuspides. Cette prémolaire possède 2 racines, l’une antérieure ou vestibulaire, l’autre postérieure ou palatine. La racine palatine est toujours très voisine du sinus maxillaire et peut même parfois émerger à l’intérieur de ce sinus.

La deuxième prémolaire, légèrement plus petite que la première, lui est presque identique. Elle n’a, le plus souvent, qu’une racine.

La première molaire, ou dent de six ans, est la clé de voûte de la mastication. C’est une dent volumineuse dont la couronne, en forme de parallélogramme, présente sur sa face triturante 4 cuspides. On remarque parfois un tubercule supplémentaire au niveau de la partie interne de sa face palatine : le tubercule de Carabelli. Cette molaire a 3 racines : 2 vestibulaires et 1 palatine, plus large. La racine palatine est au contact du plancher du sinus maxillaire.

Les deuxième et troisième molaires ont la même forme que la première, mais diminuent progressivement de volume.

La troisième molaire, ou dent de sagesse, présente des anomalies ou des irrégularités de racine.


Au maxillaire inférieur

Les incisives sont plus fines que celles du maxillaire supérieur. Ce sont des dents de forme allongée, aplaties au centre et à une seule racine. L’incisive centrale est la plus petite de toutes les dents, l’incisive latérale étant un peu plus volumineuse.

Les canines sont plus étroites que celles du maxillaire supérieur, avec une couronne plus haute et une racine moins longue.

Les prémolaires n’ont qu’une seule racine. La première prémolaire inférieure est plus longue que les prémolaires supérieures. Sa forme se rapproche de celle de la canine inférieure.

La deuxième prémolaire inférieure est la plus volumineuse de toutes les prémolaires. La forme de sa couronne est cubique et se rapproche de celle des molaires.

Les molaires sont des dents à forme trapézoïdale possédant chacune 2 racines. La première molaire inférieure présente très souvent 5 cuspides, 3 vestibulaires et 2 linguales, et la deuxième molaire inférieure 4 cuspides, 2 vestibulaires et 2 linguales. La troisième molaire inférieure peut présenter 4, 5 ou un nombre quelconque de cuspides, le type le plus courant étant celui à 5 cuspides. C’est une dent en voie de régression chez l’Homo futurus.

La denture de lait présente en réduction à peu près la même morphologie que la denture permanente, avec des détails moins accentués.


Articulation

Les dents du maxillaire supérieur et celles du maxillaire inférieur s’engrènent les unes dans les autres. Les incisives supérieures recouvrent les incisives inférieures d’un tiers environ de la hauteur de la couronne. En raison de l’étroitesse des incisives inférieures, l’extrémité en forme de pointe de la couronne de la canine inférieure vient se placer dans le cran constitué par l’incisive latérale et la canine supérieure, les molaires inférieures étant légèrement plus grosses que les molaires supérieures ; ce décalage est rattrapé au niveau des dents de sagesse.


Histologie

La coupe d’une dent montre à l’œil nu plusieurs éléments.
1o Au centre, la pulpe dentaire, de couleur rose, est constituée de deux parties : une partie centrale, composée de cellules conjonctives (des fibroblastes) ; une partie périphérique, ou zone odontoblastique, contenant les odontoblastes. (Ces odontoblastes sont des cellules en forme de parallélogramme qui émettent des prolongements en tous sens, qui, latéralement, s’anastomosent et qui, vers la périphérie, se développent perpendiculairement à la surface de la pulpe à travers l’ivoire, ou dentine, constituant les fibres de Tomes.)
2o Autour de cette pulpe se trouve la dentine, ou ivoire, composée de sels minéraux et de tissus organiques.
3o La dentine est recouverte dans sa partie coronaire par une mince couche de tissu adamantin, ou émail, formé de cellules prismatiques, les adamantoblastes.
4o Le cément, tissu jaune clair, légèrement rugueux, recouvre la partie radiculaire de la dentine. Il est formé de cellules polyédriques, les cémentoblastes.
5o Le périodonte est l’ensemble des tissus qui entourent la dent, y compris l’os maxillaire : il existe entre la dent et le maxillaire une véritable articulation qui contient de nombreux faisceaux fibreux, constituant un ligament alvéolodentaire allant des parois de l’alvéole du maxillaire au cément des racines.
6o L’artère dentaire pénètre dans la dent par l’apex, ou extrémité de la racine, et s’épanouit dans la pulpe.
7o Les veines dentaires, au nombre de 2 par dent, ressortent de la pulpe également par l’apex.
8o Le nerf pénètre de même par l’apex de la dent et suit le même parcours que les vaisseaux sanguins ; il s’épanouit dans la pulpe. La pénétration des fibres nerveuses dans la dentine est très controversée.
9o Enfin, la pulpe est parcourue par un réseau de vaisseaux lymphatiques.