Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

dent (suite)

Les Artiodactyles suiformes, comme le Porc, n’ont pas des incisives toutes semblables entre elles : celles d’en bas sont proclives et allongées ; celles d’en haut forment une bordure tranchante en demi-cercle. Les canines sont volumineuses et à croissance continue. Les molaires sont au nombre de 7 et augmentent de volume d’avant en arrière, tandis que le nombre de leurs racines s’accroît. Elles portent 4 tubercules égaux (type bunodonte). Les Hippopotamidés ont des incisives puissantes, proclives, mesurant, racine comprise, jusqu’à 1 m de long. Leurs canines inférieures, très fortes aussi, sont des armes terribles. Leur denture comporte 36 dents.

Le sous-ordre des Ruminants, avec les Bovidés, nous montre des types de dentures particuliers.

Le Bœuf a 32 dents ; il n’a pas d’incisives supérieures ; les 8 incisives inférieures sont disposées en clavier sur le bord de la spatule mandibulaire. Elles sont très mobiles dans leurs alvéoles, comme pour éviter d’entamer le bourrelet muqueux qui les remplace à la mâchoire supérieure. Leur couronne a la forme d’une pelle triangulaire avec, à la face supéro-interne, une éminence conique dont le sommet se perd vers le bord antérieur. La racine est cylindroïde. Par l’usure, le bord antérieur de la couronne s’émousse et fait disparaître la trace de son éminence conique. Quand celle-ci a disparu, on dit que la dent est nivelée ; cela est important pour la détermination de l’âge.

Les molaires augmentent de volume de la première à la sixième ; elles ont 4 denticules en croissant accouplés deux à deux, qui, par usure, produisent une table sur laquelle l’émail dessine un B tourné vers l’intérieur à la mâchoire supérieure et en dehors à la mâchoire inférieure. Quant aux prémolaires, elles figurent assez bien chacune la moitié d’une molaire, soit la forme d’un D.

La denture des Équidés est décrite à l’article Équidés.

Les Siréniens (Lamantins et Dugongs) ont des dentures singulières. Ils ont à l’extrémité des mâchoires des plaques cornées recouvrant des dents antérieures atrophiées. De plus, prémolaires et molaires seraient au nombre de 12 à 15 à chaque demi-mâchoire.

Les Lagomorphes (Duplicidentés) ont 2 paires d’incisives supérieures ; d’où leur nom. Ce sont les Lièvres, ainsi que nos Lapins domestiques et sauvages. Leurs très fortes incisives recourbées en masquent d’autres plus petites. Ce sont de robustes « ciseaux à froid » capables d’entamer les bois les plus durs. Elles poussent de 2 à 3 mm par semaine, et leur croissance est continue. Les molaires, qui ont de nombreux replis d’émail, croissent elles aussi sans arrêt.

Les Rongeurs (Simplicidentés) n’ont que 2 incisives à croissance continue, à racines très longues et courbées. Leurs molaires sont à croissance limitée chez les Marmottes et les Écureuils, prolongée chez les Porcs-Épics et les Agoutis, continue chez les Castors et les Campagnols.

Les Insectivores ont une denture d’une grande variété. Ils ont un maximum de 44 dents. Les incisives sont coniques, et les canines bien développées ; prémolaires et molaires réalisent une succession de petites cisailles pour fragmenter et réduire en particules très fines leurs aliments. La table dentaire des molaires présente soit une forme triangulaire, soit une forme grossièrement quadrangulaire. Ce caractère anatomique a servi à classer les Insectivores :
— groupe à tables dentaires triangulaires : Tenrécidés, Solénodontidés, Chrysochloridés ;
— groupe à tables dentaires quadrangulaires : Soricidés, Musaraignes, Tupaïidés (Tupaïas), Talpidés (Taupes), Erinacéidés (Hérissons).

Les Chiroptères, ou Chauves-souris, ont des dentures qui rappellent un peu le type insectivore, avec des incisives très pointues, des canines recourbées en crochets ; leurs dents jugales ont une couronne à tubercules aigus. Cependant, les espèces frugivores ont une réduction des molaires avec aplatissement de leur couronne. Quant aux espèces sanguinivores, tels les Desmodus d’Amérique du Sud, elles ont de grandes incisives supérieures triangulaires, véritables lancettes, ainsi que des canines tranchantes pour entamer la peau de leurs victimes. Leurs dents jugales ne portent pas de tubercules.

L’ordre des Dermoptères contient un unique genre, Galeopithecus, animal de mœurs arboricoles, présentant entre les membres antérieurs et postérieurs des replis cutanés qui lui servent à effectuer des vols planés. Cet animal a 34 dents ; les incisives inférieures sont pectinées ; les molaires sont du type insectivore à surface d’abrasion quadrangulaire.

Chez les Primates, les quatre grands groupes sont les Tarsiidés, les Lémuriens, les Simiens et les Hominiens.

Les Tarsiidés dérivent des Insectivores, dont ils ont les molaires, qui sont quadrangulaires. Les incisives sont coniques et très pointues, les canines bien développées, et les prémolaires tranchantes, à surface occlusale quadrangulaire. Chez les Lémuriens, les incisives supérieures sont courtes et verticales, les inférieures allongées et étroites ; les canines supérieures sont très fortes ; les molaires supérieures ont de 3 à 4 tubercules, et les inférieures de 4 à 5. Mais, chez le Aye-Aye, les incisives rappellent celles des Rongeurs.

Les Simiens ont 36 dents chez les Cébidés (sud-américains) et 32 dents chez les autres, avec des canines fortes, mais beaucoup plus fortes et longues chez les Cynomorphes tels que Babouins, Mandrills et Drills. Leurs molaires supérieures sont quadrituberculées.

Les Singes anthropomorphes comprennent deux familles : les Hylobatidés, ou Gibbons, et les Pongidés avec les trois genres Orang-Outan, Chimpanzé et Gorille.

Ces animaux ont des incisives très fortement obliques et des canines aussi très fortes. Leur formule dentaire est la même que celle de l’Homme et comprend un total de 32 dents.

P. B.


Les dents de l’homme

Les dents sont, chez l’Homme, au nombre de 20 jusqu’à l’âge de six ans ; ce sont les dents lactéales, qui correspondent à la dentition de lait. Elles sont remplacées ensuite par 28 dents permanentes, auxquelles viennent s’ajouter, à l’âge adulte, les 4 dents de sagesse, ou troisièmes molaires.

Le terme de dentition définit la poussée évolutive des dents, qui, de l’intérieur des maxillaires, font leur éruption dans la cavité buccale après avoir traversé la gencive, le terme de denture désignant l’ensemble des dents déjà évoluées et constituant l’arcade dentaire.