Les travailleurs se voient accorder une augmentation de salaires de 30 % ; l'instauration de la cogestion ouvrière et la nationalisation de la distribution électrique complètent ces mesures. Contreparties insuffisantes aux yeux de la Confédération ouvrière bolivienne (COB), qui menace de recourir à la grève.

Économie

Aux prises avec une inflation supérieure à 200 %, un déficit budgétaire représentant 40 % du PIB et une dette extérieure de plus de 4 milliards de dollars qui réduisent considérablement sa marge de manœuvre, Siles Zuazo est partiellement désavoué, fin 1982, par ceux-là mêmes qui ont permis son retour au pouvoir le 5 octobre.

La COB, en effet, avait déclenché, à partir du 19 juillet, une série de grèves, suite au remplacement à la tête de l'État du général Celso Torrelio par un dur, le général Guido Vildoso.

Le point culminant en est, le 16 septembre, une grève générale illimitée pour contraindre les militaires à remettre le pouvoir aux civils élus en 1980 (Journal de l'année 1980-81). Guido Vildoso cède dès le lendemain. Il est vrai que les forces armées hésitent à prendre les mesures d'austérité qu'exige la situation économique et que, après avoir perdu le soutien des États-Unis en raison de leurs liens avec le gang de la cocaïne, ils perdent celui de leurs collègues argentins en plein bouleversement de l'après-Malouines.

Convoqué pour le 1er octobre, le Congrès, élu en 1980, est amené à designer le nouveau chef de l'État. Comme en 1980, c'est Siles Zuazo, leader de la coalition de gauche Union démocratique et populaire (UDP), qui l'emporte. Président de 1956 à 1960, exilé au Pérou, Don Hernán, 70 ans, est l'un des auteurs de la révolution de 1952. Avec lui revient au pouvoir la gauche ouvrière, urbaine et étudiante, certes plus représentative que les militaires, mais néanmoins fragile.

Brésil

Brasilia. 123 030 000. 14. 2,8 %.
Économie. PIB (78) : 1 635. Productions (78) : A 9 + I 31 + S 60. Énerg. (80) : 761. CE (78) : 7 %.
Transports. (78) : 11 951 M pass./km, 64 039 Mt/km. (*78) : 7 123 900 + 1 574 600. (*80) : 4 534 000 tjb. (78) : 4 826 pass./km.
Information. (76) : 299 quotidiens. Tirage global : 4 895 000. (75) : *16 980 000. (76) : *10 525 000. (77) : 1 758 800 fauteuils ; fréquentation : 209,2 M. (78) : 5 525 000.
Santé. (74) : 62 743.
Éducation. (74). Prim. : 19 286 611. Sec. et techn. : 1 681 728. Sup. (76) : 1 316 640.
Armée.  : 272 550.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution du 30 octobre 1969. Président et chef de l'exécutif : général João Baptista de Oliveira Figueiredo, élu le 15 octobre 1978 ; succède au général Ernesto Geisel.

Une grave crise financière hypothèque l'avenir

L'événement du second semestre 1982 est, sans conteste, le scrutin du 15 novembre. Ce jour-là, 58 millions de Brésiliens se rendent aux urnes pour élire les gouverneurs de 23 États de la fédération, leurs maires, leurs députés et le tiers des sénateurs. Scrutin régulier dans l'ensemble, où l'opposition, toutes tendances confondues, obtient une courte majorité des voix. Mais la formation gouvernementale, le Parti démocratique et social (PDS), obtient 234 sièges. Ce qui garantit aux militaires une certaine continuité pour la succession du général João Figueiredo, en janvier 1985.

Victorieux dans les États les plus pauvres et les moins urbanisés, à l'exception notable du Rio Grande do Sul (où il tire profit de la division de ses adversaires), le PDS voit le Brésil moderne lui échapper. Cas du Minas Gerais, du Paraná et, surtout, de São Paulo et de Rio de Janeiro.

À São Paulo, de loin le plus grand centre économique du pays, s'impose Franco Montoro, au nom du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB). Le nouveau gouverneur, d'origine démocrate-chrétienne fut, il y a 20 ans, ministre de João Goulart. Tout comme Leonel Brizola, qui triomphe à Rio. Candidat du Parti démocratique du travail (PDT), ce dernier est néanmoins beaucoup plus marqué à gauche : autrefois gouverneur du Rio Grande do Sul, il a partagé les options les plus extrémistes de J. Goulart. Après le putsch de 1964, il s'allie à la guérilla.

Arrestations

Aujourd'hui membre de l'Internationale socialiste et bien assagi, L. Brizola inquiète toujours la droite militaire, qui supporte mal son retour sur le devant de la scène. Certains officiers auraient même voulu organiser un complot pour le destituer, le 3 décembre. Le 7, c'est au tour du ministre de la Défense, le général Walter Pires, de lancer une sévère mise en garde contre L. Brizola, qui reste un élu sous surveillance. L'arrestation, enfin, le 13 décembre à São Paulo, des principaux dirigeants du Parti communiste (PCB), accusés de tenir une réunion « illégale », mais libérés quelques jours plus tard, est une indication supplémentaire de l'irritation de certains militaires face au retour de cette gauche qu'ils avaient voulu éliminer en 1964.