L'apothéose de l'année échiquéenne a eu lieu fin novembre à Paris avec le trophée Immopar. Les meilleurs joueurs du monde, à l'exception d'Ivantchouk, avaient été réunis pour un tournoi à élimination directe. En finale, Timman a battu Kasparov (1,5 à 0,5).
Alain Fayard
Bridge
1991 a donné quelques satisfactions à la France : les titres européens par paires Open et par paires Dames, remportés par nos représentants (Jean-Christophe Quantin et Michel Abecassis, d'une part, Ginette Chevalley et Danièle Avon, d'autre part), lui ont assuré le grand chelem dans les épreuves européennes par paires. En outre, la France a remporté le Trophée du Marché commun disputé à Athènes par une douzaine de pays.
En revanche, lors des championnats d'Europe par équipes Open (victoire de la Grande-Bretagne devant la Suède et la Pologne), la France a terminé à la huitième place. Dans la catégorie Dames (1. Autriche, 2. Allemagne, 3. Pays-Bas), nos joueuses ont dû se contenter de la 6e place. C'est là notre plus mauvais résultat d'ensemble depuis 30 ans ! Du même coup, nous nous sommes trouvés écartés des championnats du monde. Disputés au Japon, ils ont été gagnés, chez les hommes, par les surprenants Islandais (2 % de la population active membres de la Fédération de bridge dans ce pays de 240 000 âmes) – vainqueurs des Polonais, devant la Suède. Dans l'épreuve féminine, la victoire est revenue aux Américaines, qui l'ont emporté sur les Autrichiennes. La médaille de bronze, gagnée par les Chinoises, a été un événement. C'est la première récompense obtenue par les représentants de ce pays, où le bridge devient un jeu dont l'avenir s'annonce très brillant.
Pour revenir à la France, le classement est resté inchangé chez les hommes (1. Hervé Mouiel, 2. Paul Chemla, 3. Jean-Christophe Quantin), comme chez les dames (1. Sylvie Willard, 2. Danielle Allouche, 3. Ginette Chevalley). L'échelon le plus élevé du classement, la première série nationale, regroupe 81 joueurs et 22 joueuses.
Après la démission de l'Autrichien Denis Howard, un Brésilien, Ernesto d'Orsi, est devenu président de la Fédération mondiale, qui regroupe maintenant 88 pays après l'adhésion du Liechtenstein et le retour de la Roumanie.
Jean-Paul Meyer
Philatélie
La Poste et la Bundespost ont commémoré conjointement le centenaire de Max Ernst par deux timbres mis en page par J.-P. Véret-Lemarinier. Dans la série artistique, le Nœud noir de Seurat et la Balançoire de Renoir se sont distingués par le magnifique travail de gravure de Claude Durrens (cf. ci-dessus).
Pour saluer Gaston Fébus, comte de Foix et vicomte de Béarn, mort en 1391, on a reproduit une enluminure de son Livre de la chasse, célèbre à juste titre. La mémoire de six poètes contemporains – Éluard, Breton, Aragon, Ponge, Prévert et Char – a été évoquée le 25 février par la mise en vente de six timbres à surtaxe (2,50 F + 0,50 F). L'hommage à Marcel Cerdan a réutilisé un cliché de l'agence Keystone pris lors de son combat contre Tong Zale, qui lui permit de devenir champion du monde des poids moyens.
Cinq émissions postales ont annoncé les jeux Olympiques d'Albertville. Le timbre « Parcours de la flamme » a rappelé que leur comité d'organisation a chargé La Poste d'illustrer cette manifestation ; quatre autres ont été dédiés à des disciplines olympiques.
Raymond Moretti a signé une superbe création avec le timbre émis à l'occasion du 350e anniversaire de l'Imprimerie nationale : dans sa composition aux multiples caractères alphabétiques du monde entier se cache l'effigie de Gutenberg (cf. ci-dessus).
La série « Nature de France » s'est enrichie de quatre vignettes consacrées à des espèces animales protégées (ours des Pyrénées, castor, martin-pêcheur – cf. ci-dessus – et tortue terrestre).
En 1991, les provinces de France sont demeurées un thème philatélique majeur : Perpignan et la vallée de Munster, le pont de Cheviré à Nantes et le château de Carennac dans le Lot ont été à l'honneur.
Les grandes ventes philatéliques de l'année furent italiennes. À Lugano, un groupe japonais s'est porté acquéreur pour 13 600 000 F d'un rare exemplaire sur lettre du célèbre « one penny » de 1840. Lors de la vente Bolaffi du 2 mars à Turin, une lettre du 7 janvier 1860, revêtue du « 3 lires Farouk » du gouvernement provisoire de Toscane, a été enlevée grâce à une enchère record de plus de 3,5 millions de nos francs.